Une équipe du Canard a rencontré le ministre de l’Équipement et de l’Eau et leader de l’Istiqlal Nizar Baraka qu’elle a questionné sur le conflit autour du Fonds d’aide du développement rural.
Les trois partis de la majorité s’étripent autour du fonds d’aide du développement rural. Et la cohésion gouvernementale, bon sang ?
Quand il s’agit de gros sous, chacun parti roule pour sa chapelle. Ce n’est pas normal que 50 milliards de DH, budget de ce fonds, soit géré par le seul ministre RNI de l’Agriculture Mohamed Sadiki. Cette manne est trop importante pour nous laisser indiffèrent…
Au début, seul le PAM disputait la tutelle de ce fonds au RNI. L’Istiqlal n’avait aucune visée sur cette montagne d’argent…Pourquoi avoir changé d’avis ?
Il est vrai qu’au début notre pari était spectateur des manœuvres du PAM et hésitait à entrer dans la transe pour ne pas ajouter à la tension . Mais certains députés istiqlaliens trop gourmands m’ont poussé à réclamer notre part du gâteau. J’ai dit oui surtout que c’est le ministère que je dirige, celui de l’Équipement et de l’eau, qui est candidat au partage…
Part du gâteau ?
C’est un gâteau colossal qui a de quoi faire saliver les moins voraces des politicards. A l’Istiqlal, ce montant a fait perdre tourner la tête à bien des membres qui ont fait valoir les valeurs de notre parti , à savoir la justice sociale et l’égalitarisme, pour réclamer le partage à égalité de cette gigantesque et bénie gamila entre les trois partis.
Mais la tutelle de ce fonds revient naturellement au ministère RNI de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche…
Le département de l’eau que je dirige est légitime à en profiter puisqu’il s’agit d’une manne liquide. Ça coule de source et l’Istiqlal a le droit de se faire arroser. En ces temps de stress hydrique et de rareté des précipitations, nous avons tous soif. Le monde rural compte sur nous pour l’irriguer au compte-goutte.
Le RNI est-il d’accord avec votre vision?
Il est évidemment contre notre proposition de partage à trois mais nous comptons au nom de l’intérêt des Istiqlaliens à le pousser pour mettre de l’eau dans son vin.