La ministre du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Économie sociale et solidaire Fatim-Zahra Ammor a invité une équipe du Canard pour un entretien dans une destination exotique où elle passe ses vacances en guise de soutien au tourisme intérieur.
Nous sommes en plein été et ce n’est pas que la chaleur qui bat des records historiques. Les prix des hôtels aussi…
Ici, les prix sont abordables. La preuve, j’y passe mes vacances en famille.
Non je parle du Maroc…
Ah ! le Maroc des râleurs patentés et des éternels insatisfaits ! Laissez-moi préciser que l’histoire des prix élevés pratiqués par les hôtels du Maroc faisaient partie des chansons à succès de l’été. A chaque saison estivale, on ressort ce tube devenu très usé à force d’être ressassé.
Vous voulez dire qu’il est passé de mode et qu’il conviendrait de chanter un autre couplet ?
Personnellement, je suis pour l’innovation et la nouveauté en tout. Ceux qui n’ont pas par exemple les moyens de s’offrir un hôtel n’ont qu’à se tourner vers les vacances sous la tente, le fameux guitoune, du bon vieux temps à planter dans l’une des innombrables plages sauvages du pays. C’est gratuit et original.
Mais encore ?
Pour les estivants pas nés sous la bonne étoile des hôtels étoilés et souffrant du réchauffement tarifaire, notre beau pays offre une multitude de formules pratiques comme le logement chez la famille, les campings ou carrément la nuit à la belle étoile…
Effectivement, il n’ y a pas que les hôtels dans la vie…touristique…
Absolument. J’invite par la même occasion les Marocains qui préfèrent pour leurs vacances estivales des destinations comme l’Espagne, l’Italie, la Turquie ou la Tanzanie au détriment de leur pays de faire preuve de patriotisme touristique.
Mais les villes côtières du sud et du nord affichent complet. Il fallait augmenter la capacité litière en construisant de vraies stations balnéaires ?
Vous avez raison de rappeler cette vérité. Les flux touristiques en direction du Maroc ont augmenté de manière spectaculaire. Sans que je sache véritablement le pourquoi du comment. C’est l’effet peut-être de ma nomination au poste de ministre du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Économie sociale et solidaire. Dans solidaire, il y a le mot solide.
Vos statistiques sont-elles solides ?
Certains professionnels les contestent en privé en laissant entendre que l’Observatoire du tourisme hébergé depuis l’époque de Adil Douiri gracieusement au sein du ministère de tutelle qui prend également en charge toutes ses dépenses a tendance à gonfler les chiffres pour me faire plaisir et contribuer à mon maintien au gouvernement en cas de remaniement…
Pourquoi ne pas mettre fin à cette situation équivoque en éjectant l’Observatoire du Tourisme du cocon ministériel ?
Je sais que cette situation fait un peu désordre. Mais je préfère lui maintenir son bail gratuit plutôt que de le jeter dans les bras du méchant et gourmand Booking…