Ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, la très mutique Leila Benali a daigné répondre aux questions au Canard sur la dernière flambée des prix du carburant tout en évitant de se mouiller.
On ne vous a pas entendu sur la dernière remontée vertigineuse des prix des carburants au Maroc…Auriez-vous été abasourdie au point d’en perdre la voix ?
Pas du tout ! Rien ne me surprend plus dans ce contexte d’inflammation continue des prix.
Tout ce que je constate c’est qu’il n’ y a pas que les forêts qui brûlent, les prix à la consommation aussi de tout et n’importe quoi. Et puis les mouvements d’humeur des prix à la pompe tout comme la colère des automobilistes ne me regardent pas.
Ah bon ? Et cela regarde qui ?
Aucune idée. Dois-je vous rappeler que je suis ministre de la Transition énergétique et du Développement durable? Le solaire, l’éolien et l’hydrogène, c’est mon énergie propre qui dope mon inaction . Le pétrole c’est sale et dépassé… Comme j’ai horreur de me mouiller, tout ce qui est liquide ne m’inspire que méfiance.
Mais on n’a pas encore inventé les voitures solaires et à vent et le carburant fossile tient encore le haut du pavé. Je me trompe ?
En attendant, il faut recourir à l’électrique où le gouvernement accuse un énorme retard à l’allumage et ne fait pas grand-chose pour sortir le Maroc de son statut de mauvais conducteur . Cette situation me scandalise un petit peu.
Auriez-vous oublié que ce dossier relève de vos attributions de ministre ?
Je ne suis que la ministre de la Transition énergétique et de Développement durable chargée d’accélérer la réflexion sur l’avenir de notre pays dans ce domaine tout en assurant le service-après vent.
Cette réponse me sert de transition pour dire que je freine des quatre fers quand il s’agit du business automobile et la mobilité qui va avec…
Le gouvernement aurait pu quand même demander aux distributeurs de plafonner les prix à la pompe avant les dernières hausses au moins jusqu’à la fin de l’année…
C’est une affaire politique et la ministre que je suis un peu cale devant ce genre de questions. Ce que je sais par contre c’est que le marché des hydrocarbures a été libéralisé et que par conséquent il est difficile de demander à des pétroliers voraces de plafonner leurs marges.
Et la Samir en faillite, elle reprendra son activité un jour ?
Entre nous, la Samir ne sert qu’à nous rappeler avec une certaine nostalgie que le Maroc possédait ses propres capacités de raffinage et qu’il n’en a plus pour des raisons de mauvaise gouvernance.
Si les prix des carburants et le coût de la vie continuent leur flambée dans l’indifférence des décideurs dont je ne fais pas partie, il n’y aura que les manifestations qui font le plein…