Ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leïla Benali, l’experte en papier dans le domaine de l’énergie qui a du mal à agir sur le réel, s’exprime sur les raisons de sa panne d’action…
Le porte-parole du gouvernement vient de faire une intervention sur la Samir d’où il ressort que l’entreprise est une affaire trop plombée (sur le plan à la fois technique et judiciaire) pour la remettre en marche…
Et alors ?
Souvenez-vous, vous avez assuré le 19 juillet dernier devant les députés que le gouvernement était en train d’examiner tous les scénarios techniques et économiques pour trouver une solution au problème de la Samir alors que quelques semaines auparavant vous aviez affirmé sur 2M que le Maroc n’avait pas besoin d’une raffinerie. La contradiction et la marche arrière sont-elles votre carburant de prédilection ?
Le dossier de la Samir, plombée par une gestion chaotique, c’est du n’importe quoi et c’est pour cette raison que j’ai tendance à me mêler les pinceaux en soutenant la chose et son contraire.
Quelle est votre position définitive, votre dernier mot, sur ce dossier ?
Vous voulez la vérité ? Aucune. Il faut arrêter de me prendre au sérieux sur le dossier des hydrocarbures surtout qu’il connaît en ce moment des hauts et des bas avec en fait plus de hauts que de bas.
De toute façon, je me suis engagé de ne plus m’exprimer sur cette affaire qui sent le soufre pour éviter que je ne sois prise en défaut par les nihilistes désabusés…
Vous allez vous exprimer dorénavant sur quels sujets ?
Aucun. Par ces temps troublés et incertains, carburer au silence est mille fois mieux que de rouler au diesel du mensonge et du double langage. En un mot, j’ai décidé de freiner ma nonchalance en attendant que la route soit dégagée…
Vous allez peut-être bavarder sur la voiture électrique pour faire rattraper au Maroc son retard dans ce domaine…
La voiture électrique et les stations de recharge et tout ce qui va avec en termes d’incitation ce n’est pas ma tasse de thé… Et puis, je n’ai pas envie d’avoir des problèmes avec le lobby des hydrocarbures que l’adoption de l’électrique risque d’appauvrir. C’est pour cela que Je roule à l’énergie facile…
Je rappelle que vous êtes ministre chargée de la Transition énergétique et du Développement durable. Qu’avez-vous entrepris de concret jusqu’ici dans ces domaines ?
Transition énergétique et du Développement durable sont deux intitulés bidons qui ne veulent rien dire au Maroc où la réalité est plus complexe à changer. Un Maroc écologique qui a le souci de l’environnement, ce n’est pas pour demain…Malgré la flambée des prix, les énergies du passé ont encore de l’avenir…