Hospitalisé en Espagne sous une fausse identité, le chef des polisariens, Brahim Ghali, le visage cadavérique et la voix fatiguée, reçoit une équipe du Canard déguisée en personnel médical…
Comment vous vous appelez ?
De mon vrai nom Brahim Ghali, j’ai vécu au cours de ma carrière obscure sous de fausses identités au gré des aléas de mon métier de mercenaire. Actuellement, je suis Mohamed Benbatouche, un nom d’emprunt qui m’a été donné par mes patrons pour me faire éviter une arrestation pour crimes de guerre…
êtes-vous au courant que de nombreuses personnes en colère se sont massées aux abords de l’hôpital ?
Oui, je suis au courant. C’est mon fan club qui a débarqué pour me soutenir et me souhaiter un prompt rétablissement. Je suis soulagé de constater que je suis un homme aimé et populaire…
Réveillez-vous, ce sont vos victimes qui sont venues dénoncer vos crimes de tortionnaire et demander que justice soit faite…
Ce n’est pas ce que m’ont dit mes maîtres d’Alger. Ils m’ont assuré qu’il s’agissait de mes admirateurs et admiratrices venus me témoigner leur compassion… Je les crois même s’ils me mentent. Je suis programmé par mes bienfaiteurs pour gober tout ce qu’ils me disent…
Y compris l’indépendance du Sahara!
C’est un beau mythe l’indépendance du Sahara. Le mythe le plus surprenant du XXIe siècle.
Cette fake cause qu’est le peuple sahraoui a permis à l’Algérie d’exister en livrant une guerre d’usure au Maroc, et aux dirigeants polisariens de vivre aux crochets de leurs chefs en faisant croire aux séquestrés de Tindouf, comme vous les appelez, que nous menons un combat juste.
Les années passent et le Polisario trépasse…
Le Polisario n’a jamais existé pour mourir. C’est une espèce de doublure programmée pour jouer un certain rôle. C’est son géniteur qui a toujours été à la manœuvre. C’est lui qui a hébergé, nourri et armé sa création qui n’a d’autre fonction que d’obéir.
La fin approche…
Tout a une fin y compris les chimères les plus coriaces. Chef chimérique d’une entité fantomatique, je me désole en constant que le mythe de l’indépendance du Polisario ne pourra jamais devenir réalité. Je vais donc quitter ce monde, tout comme mon prédécesseur Mohamed Abdelaziz, sans jamais connaître de mon vivant à quoi ressemble une république chimérique du désert téléguidée depuis Alger.
Quel gâchis !