Ministre de la Solidarité, de l’Insertion Sociale et de la Famille, l’Istqlalienne Aawatif Hayar reçoit une équipe féminine du Canard à l’occasion de la Fête de la femme.
Que vous inspire la Journée internationale du 8 mars en tant que femme et ministre en charge de la Famille ?
D’abord une remarque : Ils auraient pu ajouter la cause masculine dans l’intitulé de ma fonction hautement importante. Cela m’aurait fait plaisir et m’honore en tant que femme ambitieuse, très proche de son époux, battante mais jamais battue.
Cela dit, le 8 mars est synonyme pour moi d’une foultitude de bonnes choses. L’amour, les fleurs, les cadeaux, la liberté et la fin du sexisme et des discriminations.
Mais encore ?
Toute ma vie, j’ai agi en femme de combat qui se bat pour sa famille. A cet égard, je suis fière d’avoir un mari qui se bat à mes côtés dans la vie autant familiale que ministérielle. J’en ai fait mon proche collaborateur quand j’étais présidente de l’université Hassan II de Casablanca et mon conseiller spécial dès que j’étais été parachutée, pardon nommée au gouvernement.
Ça prouve quoi selon vous ?
Une seule chose. Que l’homme et la femme sont des partenaires qui non seulement se complètent mais s’entraident. Cela prouve aussi que la femme peut être supérieure de l’homme et le pistonner pour lui trouver du travail.
Votre message aux femmes ?
J’invite mes congénères, les femmes patronnesses comme moi, à privilégier leur mari dans leurs opérations de recrutement. L’amour du proche bien ordonné commence par soi-même. C’est ma doctrine très istiqlalienne par rapport à la politique de proximité que je suis fière d’avoir réinventée. J’attends le moment opportun pour embaucher dans le cadre de mes attributions portant sur la Famille mon fils, une cousine lointaine et l’amie d’un oncle très charmant.
Cela se voit que vous êtes un femme très occupée qui n’a pas le temps pour agir en faveur de la cause de la femme, donner un contenu a la solidarité et l’insertion sociale …
Absolument. Mais j’ai des idées extraordinaires sur ce qu’il faut faire : il faut d’abord réformer la Moudawana qui ne relève pas de mon ressort, interdire le mariage et le travail des petites filles qui font partie de la responsabilité des ministères de la Justice et de l’Emploi.
En quoi consiste votre rôle de ministre ?
Mon rôle s’inscrit dans une globalité constructive qui intègre la solidarité, l’insertion sociale et la famille. Mes attributions sont un peu vagues mais je travaille tous les jours pour briser les clichés et les stéréotypes sur les femmes tout en s’attribuant, lors des parlottes en interne et à l’international, les réalisations concrètes des autres départements.
Vous faites le bilan des autres en quelque sorte?
Tout à fait. Intégrer les actions des autres dans mon bilan est un travail à plein temps, un travail tout femme, tout fun!
Comment vous définissez-vous?
Je me définis comme une enseignante chercheuse chanceuse qui a trouvé un job de peinarde de luxe.