La ministre du Tourisme, de l’Artisanat, du Transport aérien et de l’Économie sociale, Nadia Fettah Alaoui s’est confiée au Canard après l’entrée sans visa du coronavirus au Maroc…
Après avoir longtemps résisté, le Maroc vient de céder devant le coronavirus, provoquant du coup une chute de l’attractivité du Maroc touristique et l’inquiétude des professionnels. Avez-vous un plan d’urgence dans votre beau sac signé ?
Ce coronavirus, baptisé Covid-19, c’est l’invité-surprise et hautement indésirable de la planète qui fait des morts tout en continuant son bonhomme de voyage contagieux dans le monde… Il était normal que le Maroc soit touché à son tour…Pour ma part, je reste zen et sereine…
Malgré les annulations des réservations qui commencent à tomber en cascade ?
Je suis consciente que le coronavirus est en train de vider les hôtels et de remplir les hôpitaux.
Mais que faire pour juguler le mal ?
Bloquer les frontières, instaurer un visa d’exception ou organiser son refoulement dare-dare? Je n’en sais rien. La planète en est toute chamboulée, déstabilisée et de plus en plus inquiète. A ce que je vois, l’usine du monde sait aussi fabriquer et exporter massivement des saloperies qui sont d’autant plus dangereuses qu’elles sont invisibles et incontrôlables .
Ce coronavirus a ceci de particulier qu’il n’aime pas le tourisme et les voyages puisqu’il a cloué les avions sur le tarmac, dissuadant les humains d’habitude prompts à y sauter pour aller à la découverte d’autres pays de les prendre aujourd’hui…
C’est une vraie catastrophe pour le tourisme national et mondial dont les adeptes ont peur de revenir avec du coronavirus dans l’organisme et causer la contamination des autres. Au Maroc, nous avons perdu quelques milliers de touristes chinois d’autres nationalités issues des pays contaminés comme l’Italie. Notre tourisme déjà mal en point pourrait être dans de mauvais draps si d’ici là le coronavirus poursuit sa conquête triomphale du monde….
Comment comptez-vous rassurer les professionnels et les aider à surmonter cette crise ?
En laissant voyager mon imagination, j’ai trouvé plein de formules touristiques innovantes susceptibles de compenser le manquer à gagner pour les opérateurs comme la mise en place de bivouacs de confinement dans le désert à Zagora, Tata et les dunes Merzouga ou l’organisation pour les rescapés de la corona à Marrakech d’un congrès thérapeutique mondial où ils peuvent échanger sur leur mésaventure…
C’est intéressant mais pas suffisant !
C’est mieux que rien. Droite dans mes escarpins Gucci comme l’est mon ancien boss Moulahom dans ses chaussures Berluti, je n’ai pas l’intention de céder à aucune forme de pression, décidée que je suis à combattre le virus de la complainte de certains nos professionnels du secteur qui d’après ce que je vois, ne sont pas vaccinés contre le catastrophisme.