Une équipe du Canard a réalisé en visioconférence un entretien avec le patron de l’Istiqlal Nizar Baraka qui a masqué son visage sans confiner ses intentions…
Le groupe parlementaire de l’Istiqlal a déposé récemment une proposition de loi plaidant pour une renationalisation de la Samir. Êtes-vous d’accord avec cette proposition?
Évidemment. Il faut bien que quelqu’un sauve cette pauvre entreprise en faillite qui me fait personnellement de la peine. Comme aucun repreneur étranger ne veut racheter cette mauvaise affaire, l’État marocain demeure la seule solution pour sauver une société qui a perdu énormément de sa valeur…
Une manière de lui refiler un cadeau empoisonné…
Il faut bien que la puissance publique montre véritablement sa puissance. Renationaliser la Samir ce n’est pas la mer à boire. En tout cas, l’Istiqlal n’est pas le seul à défendre cette option. Le PPS, l’USFP et l’UMT la défendent aussi. C’est la preuve que nous sommes des responsables qui agissent : Nous ne nous contentons pas seulement d’être des passagers passifs. Nous mettons les mains dans le cambouis des affaires compliquées et complexes.
État est-il, selon votre conception, juste un repreneur des affaires foireuses ?
Pour moi, État est notre père à tous. Quand un fleuron perd sa substance, l’État nourricier doit intervenir en dernier recours pour lui donner le biberon et le protéger de la mort…
Je vous rappelle que vous étiez ministre des Finances lorsque la Samir a annoncé en août 2015 la cessation de son activité et vous aviez même accordé quelques années plus tôt des facilités douanières exorbitantes sous forme de crédit sur ses importations de brut…
Pourquoi me rappelez-vous ce passé que je veux définitivement enterrer ? Vous avez aujourd’hui en face de vous un leader d’un grand parti de l’opposition qui tient la route et rêve de revenir aux affaires dont il a été brutalement et bêtement sevré. Ce qui est une grosse injustice politique…
Mais ce n’est pas en défendant des causes perdues que vous allez revenir au pouvoir…
Les causes perdues c’est de végéter indéfiniment dans l’opposition sans pouvoir retrouver les allées du pouvoir… Je suis certain que l’Istiqlal reviendra, à la faveur des élections législatives de cette année, à son lieu naturel qu’est le pouvoir où il est né, grandi et prospéré avant qu’un écervelé nommé Hamid Chabat ne décide de le sortir du paradis gouvernemental.
Au fait, il est de retour le grand Chabat ?
Oui, il est de retour chez lui. À la maison. Pas à l’Istiqlal où il est le malvenu.