Al Jazeera a-t-elle été noyautée par le régime algérien ?

Abdessamad Nasser victime d’un licenciement scandaleusement abusif…

La chaîne de télévision qatarie a viré comme un malpropre son présentateur vedette Abdessamad Nasser. Son principal défaut : il est marocain, fier de l’être et, circonstance aggravante, l’exprime sur les réseaux sociaux..

C’est la première fois de l’histoire de la presse qu’une chaîne de télévision licencie un journaliste, non pas pour faute professionnelle grave mais pour avoir exprimé un avis personnel dans une affaire  n’entraînant aucun préjudice direct ou indirect à l’employeur. Cette chaîne c’est  Al Jazeera qui début juin 2023 a rompu de manière abusive son contrat avec le brillant présentateur marocain Abdessamad Nasser qui a rejoint le média qatari en 1997 et justifie d’excellents états de service.

Son crime ? avoir rédigé un tweet où il a défendu l’honneur des femmes marocaines ciblée par une campagne de diffamation et d’injures de la part des médias officiels algériens. En patriote révolté par cette kabbale attentatoire à  la dignité de ses compatriotes, M. Nasser s’est senti le devoir de riposter via un tweet rédigé dans un arabe châtié : « Quelle insolence, quelle effronterie ! Et quel vil comportement de gens sans morale et  qui manquent d’éducation. Vos médias haineux et envieux s’alimentent dans le caniveau et vos agissements  sont d’une abjection sans nom ».  C’est traduit en français ce qu’a écrit en substance notre brave confrère devenu le héros de toute une nation. L’affaire aurait dû en rester là. Mais la direction de la chaîne qatarie est entrée bizarrement dans la danse, exhortant le journaliste à retirer  son tweet  qui a fait visiblement mouche ou à tout le moins l’édulcorer. Niet catégorique de l’intéressé qui en guise de récompense de son refus de céder aux pressions et au chantage s’est fait virer comme un malpropre après plus d’un quart de siècle de bons et loyaux services. Le licenciement abusif dont il a été victime lui a valu de la part de ses concitoyens un très large mouvement de soutien et de solidarité sur le web et provoqué un torrent de critiques de la chaîne et ses dirigeants. Cet épisode pour le moins surprenant interroge profondément sur le fonctionnement de la télévision qatarie, le degré de son indépendance  et même sur  la véritable nature de sa mission. Surtout que M. Nasser s’est exprimé en tant que ressortissant marocain dans un espace, twitter, qui ne concerne en rien Al Jazeera.

Troublant. Dans un communiqué de solidarité avec l’ex-présentateur vedette de la chaîne de Doha, le syndicat national de la presse marocaine (SNPM) croit savoir que M. Nasser   est victime de « jeux sordides » orchestrés par un « lobby algérien» anti-marocain conduit par le directeur de l’information  d’origine algérienne. Ce lobby dont fait partie l’animateur sportif Hafid Derradji et d’autres qui passent leur temps à se répandre sur les réseaux sociaux contre le Maroc et ses institutions. Sans que leurs posts haineux ne provoquent le moindre rappel à l’ordre de leurs chefs hiérarchiques a fortiori leur coûter leur poste. Plus qu’un dérapage, il s’agit d’une attaque frontale que rien ne justifie contre un membre de la rédaction de la télévision. Le deux poids deux mesures est flagrant. Une question se pose d’elle-même : Al Jazeera a-t-elle été  noyautée par le régime algérien a l’insu de la famille royale  Al Thani  ? En voilà une affaire peu cathodique !

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