L’inquiétude est vive en Ukraine où le président Volodymyr Zelensky craint que la pax americana que Donald Trump promet d’imposer ne se fasse au détriment de son pays.
Jamil Manar
Le retour de Donald Trump a la Maison Blanche a déstabilisé plus d’un dans le monde. A commencer par l’Europe dont les dirigeants craignent que le président républicain, connu pour sa proximité avec Vladimir Poutine , ne la livre à l’ogre russe en lui retirant la protection que lui assure le parapluie américain dans le cadre de l’OTAN.
L’inquiétude est surtout vive en Ukraine où le président Volodymyr Zelensky craint que la pax americana que Trump promet d’imposer ne se fasse au détriment de son pays.
Tout au long de sa campagne électorale, le milliardaire américain a martelé pouvoir mettre fin à la guerre Ukraine-Russie en « 24 heures », sans pour autant expliquer comment, tout en se montrant critique sur US l’ampleur de l’aide versée à Kiev pour sa défense contre les attaques de Moscou.
Selon des médias occidentaux, M. Trump souhaiterait démilitariser, mais laisser sous contrôle russe la zone actuellement occupée par Moscou, soit 20 % du territoire ukrainien. Il serait aussi favorable à ce que Kiev renonce à rejoindre l’OTAN. Tout cela va à l’encontre du « plan de victoire » dont rêve le président ukrainien Volodymyr Zelensky et qui comprend une invitation officielle à rejoindre l’Alliance atlantique et l’accroissement des aides militaires.
Pour sa part, le ministre français des Affaires étrangères a appelé lundi 11 novembre à ne pas préjuger de ce que va faire la future administration Trump sur l’Ukraine. «Face aux spéculations sur ce que seront les positions ou les initiatives d’une nouvelle administration américaine, je crois surtout qu’il ne faut pas en préjuger et qu’il convient de se donner le temps de travailler avec elle», a indiqué Jean-Noël Barrot, lors de l’ouverture du Forum de Paris sur la Paix.
En félicitant Donald Trump pour sa « victoire impressionnante », le président Zelensky a néanmoins dit espérer que son retour au pouvoir aiderait l’Ukraine à obtenir « une paix juste ». « J’apprécie l’engagement du président Trump en faveur de l’approche “La paix par la force” dans les affaires mondiales », a-t-il tweeté sur X.
Reste que sur le terrain, le rapport de force est en faveur de la Russie dont les troupes, renforcés par des soldats nord-coréens, ne cessent de gagner du terrain. C’est la capitulation de l’Ukraine, abandonnée par l’Occident après l’avoir poussé à la guerre, qui se dessine à l’horizon.