En pleine bataille parlementaire avec l’opposition, le président sud-coréen conservateur Yoon Suk-yeol a décrété la loi martiale afin de déjouer le complot, selon ses dires, des «forces communistes nord-coréennes». Ambiance…
jamil manar
Hélicoptère sur le toit du Parlement, l’armée déployée à l’intérieur de l’hémicycle… La loi martiale a été décrétée en Corée du Sud par le président conservateur Yoon Suk-yeol, mardi 3 décembre. Une décision qui a été bloquée par le Parlement. Une décision justifiée par le chef de l’État qui ne tardera pas à la retirer, lors d’une allocution télévisée surprise, dans laquelle il a accusé l’opposition : « Pour protéger la Corée du Sud libérale des menaces posées par les forces communistes nord-coréennes et éliminer les éléments anti-étatiques, (…) je déclare la loi martiale d’urgence », a-t-il déclaré. «Sans se soucier des moyens de subsistance du peuple, le parti d’opposition a paralysé le gouvernement, à des fins de destitutions, d’enquêtes spéciales et pour protéger son leader de poursuites judiciaires», a lancé le président conservateur. Les députés du Parti démocrate, majoritaires au Parlement, ont voté en commission un budget à la baisse. Des députés traités par le président de « forces hostiles à l’Etat ayant l’intention de renverser le régime ». «Je rétablirai la normalité dans le pays en me débarrassant de ces forces hostiles à l’État dès que possible’, a ajouté le président sud-coréen. « Notre Assemblée nationale est devenue un refuge de criminels, un repaire de dictature législative qui cherche à paralyser les systèmes administratif et judiciaire et à renverser notre ordre démocratique libéral », a ajouté le président Yoon Suk-yeol.
Une annonce « illégale et inconstitutionnelle », a dénoncé Lee Jae-myung, le chef du Parti démocratique. L’opposition sud-coréenne a annoncé mercredi 4 octobre le dépôt au Parlement d’une motion de destitution contre le président après sa tentative ratée d’imposer la loi martiale. Cette motion, qui devra réunir une majorité des deux tiers pour être adoptée, pourrait être soumise au vote dès vendredi, ont indiqué au cours d’une conférence de presse les six partis d’opposition représentés au Parlement, dont le principal d’entre eux, le Parti démocrate (centre-gauche).