Affaire Escobar du Sahara : Un témoin dans le collimateur

Abdelouahed Chaouki, richissime conseiller PAM à la deuxième Chambre.

Parmi la dizaine de personnes citées à témoigner dans le cadre de l’affaire de l’Escobar du Sahara, figure un richissime conseiller à la deuxième Chambre, PAM comme Saïd Naciri qui cherche visiblement à l’enfoncer…

Jeudi 26 juin 2025, la Cour d’appel a bouclé l’audition des accusés dans le cadre du dossier « escobar du Sahara » dont les têtes d’affiche sont Saïd Naciri et Abdenbi Bioui.

Place depuis le 17 juillet à la comparution des témoins dont la liste comporte dix noms. L’un d’entre eux est connu du grand public : La chanteuse Latifa Raafat, ex-épouse du grand manitou du trafic, la Malien Hadj Ben Brahim par qui le scandale est arrivé. Devant la presse, l’artiste a expliqué s’être rendue au tribunal de son propre chef: «Je ne me dérobe pas. C’est une affaire d’intérêt public et il est de mon devoir de témoigner. Mais sans convocation, on m’a interdit d’accéder à la salle d’audience la salle», a affirmé celle qui estime avoir été injustement mise cause dans cette affaire, ajoutant avoir l’intention de poursuivre tous ceux, notamment certains sites électroniques qui l’auraient diffamé et porté atteinte à son honneur. De la scène musicale au prétoire, l’artiste, dont le nom a été cité par M. Naciri lors de son audition, se retrouve sur le devant de la scène pour une drôle d’histoire. 

Pour elle, les accusations dont elle fait l’objet c’est du pipeau…Des voix obscures voudraient la faire chanter? Autre témoin dont la célébrité ne dépasse pas le cercle politique et le carré de ses amis : Abdelouahed Chaouki, conseiller PAM à la deuxième Chambre, cité a son tour par l’ex-président du WAC et son collègue au parti qui a juré ses grands dieux de le faire tomber pour avoir témoigné contre lui devant la police judiciaire. Vengeance, quand tu nous tiens ! Pour ceux qui ne le connaissent pas, Abdelouahed Chaouki doit son mandat électif a M. Naciri qui a renoncé- gracieusement ?- au profit de son ex-grand ami, second de la liste qu’il dirigeait, pour le poste de président du conseil préfectoral. M. Chaouki était initialement pressenti pour devenir vice-président de la commune Maarif à Casablanca mais cette fonction ne lui disait rien. Trop modeste pour sa stature. Ce qu’il voulait à tout prix, c’est un fauteuil au Parlement pour, confiait-il à des amis intimes, être en contact avec les ministres. Rien que ça ! Ssi Abdelouahed se prend pour une lumière qui doit se voir au prochain gouvernement ! La preuve ? Il siège déjà au sein de la Commission de la Justice et de la Législation. Pour lui, ce serait une promotion méritée ! 

Tenant le haut du pavé avant qu’ils ne soient en bisbille à cause du scandale du trafic de drogue, Naciri et Chaouki étaient des personnages influents. Purs produits de l’opportunisme politique dans ce qu’il de plus rédhibitoire , ils ont en commun, avec Mohamed Boudrika, Babour Sghir et bien d’autres, d’être riches en avoirs et pauvres en savoir. Un profil très recherché qui a fait depuis les dernières élections de 2021 une entrée en force au Parlement et dans les collectivités locales…Avec les conséquences que l’on sait… Abdelouahed Chaouki a fait fortune dans la menuiserie industrielle sous l’enseigne Bibancom dont il se retrouve associé unique après avoir éjecté le fondateur il y a plusieurs années. 

A ses débuts dans le business dans les années 80, il faisait du factoring avant qu’il ne devienne une activité à part entière en jouant les recouvreurs au marché Lakriaa. Grande gueule, taillé en athlète et insolent, il faisait peur avec ses méthodes de caïd aux mauvais payeurs qui passaient à la caisse sans coup férir. Notre bonhomme s’avère plus ambitieux et change de métier en travaillant pour une entreprise textile dans l’export des jeans délavés, une activité propice aux fraudes en admission temporaire, les fameux AT, qui lui valurent un petit séjour derrière les barreaux. Il aura maille à partir avec la justice une deuxième fois sur d’autres activités moins avouables.

Lors de cette vie d’aventurier , Abdelouahed l’indocile ne s’appelait pas Chaouki mais Lakhel. Il décide de changer de nom à la fin des années 90 pour éviter l’homonymie qu’il juge peu flatteuse avec un trafiquant de stupéfiants notoire et se défaire au passage de son passé peu glorieux. De son vrai nom Lakhel, alias Ould Messaouda, le baron le plus recherché de l’époque donna du fil à retordre aux enquêteurs… Aujourd’hui, Abdelouahed Chaouki, qui tenait le haut du pavé, est un homme qui vit dans la peur d’être de nouveau expédié à l’ombre. 

Une nouvelle qui ne réjouira pas seulement Saïd Naciri qui se targue de lui avoir mis le pied à l’étrier mais aussi une grosse fortune immobilière très discrète nouvellement constituée. Celle-ci, qui lui avait vendu un terrain à Bouskoura sur lequel il a construit en toute illégalité une résidence luxueuse alors qu’il était destiné selon les plans à abriter un club de Poney, lui en veut pour leur avoir surfacturé les commandes des portes Bibancom pendant des années. Les deux hommes, qui étaient proches et inséparables, ne se parlent plus. Une véritable brouille qui n’est pas de façade… Abdelouahed Chaouki n’est pas sorti de l’auberge…?

La rédaction

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