Bonne nouvelle pour les adeptes des chantiers éternellement recommencés: le commerce marocain aura droit à ses Assises en 2026. Le ministre de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour, l’a annoncé avec un enthousiasme certain, comme s’il venait d’inventer le concept. Objectif officiel : tracer une feuille de route pour 2030. Objectif officieux : ressortir le compas et la règle pour redessiner encore et encore le même plan. Lors d’une journée d’étude sous le thème – « Ensemble pour un commerce du Maroc 2030 » –, le ministre a expliqué que ces Assises serviront à « valoriser les acquis », « fixer les priorités » et « adopter des solutions innovantes ». En clair : refaire les débats déjà faits, ajouter quelques buzzwords neufs, et promettre que cette fois-ci, promis-juré, on ira jusqu’au bout.
Le commerce, éternel chantier à ciel ouvert
Ryad Mezzour a rappelé les « progrès » : 300.000 commerçants inscrits au CPU (la contribution professionnelle unifiée, pas la centrale de traitement d’un ordinateur), 161 start-ups soutenues via « Moroccan Retail Tech Builder» et 35.000 détaillants mieux approvisionnés. Mais visiblement, ce n’était pas suffisant pour éviter de ressortir le cahier de brouillon. L’argument en béton de M. Mezzour,, reste, bien sûr, la Coupe du Monde 2030, la nouvelle tarte à la crème. Avec l’Espagne et le Portugal, le Maroc doit se préparer à accueillir dans de bonnes conditions des millions de visiteurs. Et quoi de mieux qu’une nouvelle salve d’Assises pour rappeler que, dans le commerce, on a de l’ambition et… beaucoup de patience. En réalité, ce nouveau rendez-vous ressemble surtout à un rituel : on organise régulièrement de nouvelles Assises, on trace une nouvelle feuille de route, puis on replie soigneusement le document… avant de recommencer le cycle. Comme dans un grand jeu de société : « Retournez à la case départ et annoncez une vision ambitieuse pour 2030. » Le commerce marocain a donc rendez-vous avec lui-même, encore une fois. Les Assises 2026 seront l’occasion de blablatter, se lancer dans des effets d’annonce et signer une flopée de conventions. Tout un travail.w