Pendant que le Maroc était en période électorale pour former un nouveau gouvernement et renouveler ses institutions élues, Moulahom Hafid était en campagne pour son propre business. Celui qui lui a fait gagner la bagatelle de 330 millions d’euros, empochée récemment à l’Euronext grâce à la cession de 10% du capital détenu par son groupe Saham dans le call center Majorel, cofondé avec l’Allemand Bertelsmann. Entre la récolte de blé et la moisson des voix, le choix est vite fait pour Moulahom. Ce dernier se vit justement comme un ministre offshore qui opère dans l’offshoring où l’esclavagisme s’est réinventé avec un succès qui dépasse toutes les prévisions de profitabilité. Le suffrage universel, battre campagne et aller à la rencontre des électeurs dans le Maroc profond ? Ce n’est pas sa tasse de thé. Homme très concret, il s’estime au-dessus de ces petites contingences qui lui auraient, ô horreur, juste sali ses chaussures Berluti à 2.000 euros la paire. Et puis, les élections ça ne rapporte que dalle. Que des ennuis, des insultes, du stress et de la suspicion. Seul compte à ses yeux la légitimité de la thune. Quant à celle des urnes, qui lui aurait permis d’avoir un ancrage national ou à tout le moins local en se présentant dans son Marrakech natal, il s’assoit royalement dessus. Le repeint aux couleurs du RNI, sans l’engagement et les sacrifices qui vont avec, laisse ça aux autres. Au président du parti Aziz Akhannouch qui a mouillé d’innombrables fois sa chemise dans une immense et intense tournée électorale du pays en supportant toutes les cabales pour décrocher la victoire pour son parti et botter les islamistes hors du pouvoir…
- mer, 15 janvier 2025