Gaza : Une trêve fragile

Ruines, mort et désolation.

Les sionistes génocidaires sont connus pour ne respecter ni les résolutions onusiennes, ni le droit international ni les accords avec les Palestiniens. L’impunité totale.

Laila Lamrani

Même s’ils ont laissé exploser leur joie jeudi 9 octobre après l’annonce du cessez-le-feu, les rescapés gazaouis du génocide sioniste sont inquiets au fond d’eux-mêmes. Et pour cause. Ils sont très conscients, grands comme petits, hommes et femmes, jeunes, moins jeunes, que la paix reste précaire et que les bombardements sionistes dont les images atroces ont percuté violemment la conscience humaine pendant deux longues années peuvent reprendre à tout moment sous n’importe quel prétexte. La communauté internationale qui a salué l’accord de la fin des massacres signé entre le Hamas et les forces d’occupation se doit dorénavant d’aller au-delà de la rhétorique de la célébration pour obliger le colonisateur génocidaire à cesser ses opérations criminelles envers tous les Palestiniens, qu’ils soient issus de Gaza ou de la Cisjordanie. Plus jamais ça! Les Palestiniens sont partagés entre soulagement et méfiance, un cessez-le-feu étant souvent vécu comme un répit fragile, une parenthèse pour enterrer les morts, panser les blessures, savourer l’instant présent et se préparer mentalement au retour de l’horreur dans toute sa brutalité. Plus de 500. 000 personnes déplacées étaient revenues dans le nord de l’enclave complètement ravagée depuis l’entrée en vigueur officielle du cessez-le-feu.

Un retour dans un territoire invivable. Pas de maison ni d’hôpital ni d’école qui tient debout. Toutes les infrastructures (commerce, routes, etc) et les installations d’eau et d’électricité ont été saccagées par la puissance de feu sioniste. En attendant le démarrage de la reconstruction, la vie reprend très difficilement son cours dans un habitat de fortune sans minimum vital. Les survivants doivent se coltiner un quotidien de toutes les privations. Profondément meurtrie dans son âme et sa chair, la population gazaouie n’a pas oublié les agressions précédentes (2008-2009, 2012, 2014, 2021) et sait par expérience qu’un cessez-le-feu sous occupation sioniste, qui viole le droit international et le droit humanitaire, est souvent une pause temporaire, jamais définitivement acquise.

Dignité

Un cessez-le-feu dans l’enclave palestinienne met généralement fin aux massacres d’innocents, mais il ne traite pas les questions de fond (le blocus de Gaza, le dossier des exilés, le statut d’ Al Qods, les colonies, etc.). En l’absence d’un accord ferme sur la création de l’État palestinien, tout incident peut servir de prétexte à une nouvelle escalade destructrice qui viendrait éloigner encore plus la perspective de l’indépendance et de la liberté. Et puis, il y a le déséquilibre des forces sur le terrain : les Gazaouis sont conscients de la disproportion de la puissance militaire dont bénéficie l’ennemi qui les considère non pas comme des civils à épargner mais comme des cibles à éliminer. Aussi la menace de reprise des bombardements, qui peuvent être dévastateurs, plane-t-elle en permanence. Ce qui rend immense le sentiment d’impuissance et de vulnérabilité des habitants. Autrement dit, tant que le peuple palestinien n’aura pas été libéré définitivement du joug de l’occupation et de l’apartheid, il restera à la merci d’une entité aux pratiques inhumaines, qui a utilisé dans l’impunité totale toutes les pratiques, bombardements sauvages et famine, pour exterminer toute une population. Jamais le monde n’a connu un désastre humanitaire d’une telle ampleur et autant de morts essentiellement parmi les femmes et les enfants.

Ainsi fonctionne le sionisme criminel, désinhibé. Ni sens de la parole ni celui de l’honneur. Arrogant, imprévisible et sanguinaire. Une réalité ancrée dans l’histoire de l’occupation de la Palestine depuis 1948 avec tout ce qu’elle a généré jusqu’ici comme drames humains et déchirements douloureux. Morts et exilés, mutilés et prisonniers par plusieurs millions. Il est grand temps que les Palestiniens recouvrent leur droit à l’indépendance et à la dignité. En attendant, la justice doit passer pour que les criminels sionistes ainsi que leurs complices occidentaux répondent de leurs actes génocidaires devant la justice international.


De Jérusalem à Khan Younès en passant par la ville de Gaza, ce lundi 14 octobre a été marqué par des scènes de joie autour des échanges de prisonniers de guerre intervenus après l’accord de cessez-le-feu signé entre les deux parties.

Palestine detenus
One of the Palestinian prisoners, who was released in a prisoner-hostage swap and ceasefire deal between Israel and Hamas, is embraced by a woman relative upon arrival by bus at Ramallah Cultural Centre in Ramallah in the occupied West Bank, on October 13, 2025, coming from Ofer military prison in the Israel-occupied Palestinian territories. The initial stage of the Gaza ceasefire deal includes the release of 47 Israeli living and dead hostages taken on October 7, 2023 in exchange for 250 prisoners and 1,700 Gazans held by Israel since the war broke out. (Photo by Zain JAAFAR / AFP)

Les détenus palestiniens ont quitté la prison d’Ofer, un véritable enfer, en Cisjordanie occupée, tandis que les « otages » israéliens en vie au nombre de 20 retenus à Gaza par le Hamas après l’attaque du 7 Octobre 2023. Sur les 1 968 prisonniers palestiniens, 250 étaient condamnés pour des crimes de sang, parfois à perpétuité.

A cette occasion, les présidents égyptien Abdel Fattah al-Sissi et américain Donald Trump ont coprésidé lundi 13 octobre à Charm el-Cheikh, en Égypte, un « sommet pour la paix » sur Gaza, en présence de dirigeants de plus de 20 pays et du secrétaire général de l’ONU António Guterres. Le génocidaire en chef Benyamin Netanyahu et les représentants du Hamas n’ont pas participé à cette grand-messe où Donald Trump s’est montré très jovial, distribuant les compliments pour les uns et brocardant les autres.

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