Artiste-peintre de talent qui s’est formée sur le tas et fondatrice d’imagaleries, Iman Echcharif Tribak nous parle de son art et de ses engagements à l’occasion d’une exposition collective à la médiathèque de Casablanca qui se poursuit jusqu’ au 30 octobre.
Parlez-nous un peu de votre parcours de peintre et de votre exposition à la galerie de la Mosquée Hassan II…
Je suis une artiste visuelle autodidacte, passionnée depuis toujours par la peinture, le dessin au charbon et l’art digital. Mon parcours s’est construit à travers une recherche constante d’expression et d’équilibre entre le geste, la couleur et l’émotion. En parallèle de ma pratique artistique, j’ai fondé IMAgaleries, une plateforme digitale dédiée à la promotion des artistes et à la diffusion de l’art contemporain marocain. Mon exposition actuelle à la médiathèque de la mosquée Hassan II, intitulée « Quand le pinceau parle plusieurs langues », réunit plusieurs artistes autour d’un dialogue entre les styles et les cultures. J’en suis à la fois l’organisatrice, la commissaire et l’une des artistes exposantes, ce qui en fait une expérience profondément humaine et collective.
Comment vous définissez-vous dans le paysage national des arts plastiques ?
Je me définis comme une artiste et entrepreneure culturelle. Mon engagement ne se limite pas à la création : il s’étend à la valorisation et à la structuration du milieu artistique marocain à travers IMAgaleries. Je souhaite offrir aux artistes un espace professionnel, moderne et accessible où ils peuvent présenter leurs œuvres, être visibles et échanger avec le public. Je crois fermement que l’avenir de l’art au Maroc passera par la collaboration, la solidarité et l’innovation.
Comment votre environnement et vos expériences personnelles influencent-ils votre art ?
Mon art est profondément lié à mon vécu et à mon environnement. Je peins les émotions que je ressens, les contrastes de la société dans laquelle je vis, les luttes, les silences et les renaissances. En même temps, mon rôle de fondatrice d’IMAgaleries m’a permis de rencontrer de nombreux artistes aux parcours différents. Ces échanges m’inspirent et nourrissent ma vision d’un art qui unit plutôt qu’il ne sépare. Chaque œuvre que je crée porte une part de mon expérience personnelle, mais aussi un regard sur les autres et sur le monde.
Quelle est l’œuvre la plus personnelle pour vous et que symbolise-t-elle ?
Une de mes œuvres digitales me tient particulièrement à cœur. Elle traduit la dualité entre la force et la fragilité, entre la lumière et l’ombre. Elle symbolise le parcours intérieur que chacun traverse pour se trouver et s’affirmer, surtout dans un univers artistique où il faut parfois se battre pour être entendu. C’est une œuvre intime, mais universelle, parce qu’elle parle de résilience et de renaissance.
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes artistes qui débutent?
Je leur dirais de ne pas se décourager, de rester sincères dans leur démarche et de ne jamais trahir leur propre style. L’art n’a pas besoin d’imiter, il a besoin d’exister. Je les invite aussi à s’ouvrir aux nouvelles technologies, à comprendre le potentiel du digital pour faire connaître leur travail. C’est d’ailleurs la mission d’IMAgaleries.com : offrir aux artistes un espace moderne et libre pour se faire découvrir et bâtir leur propre visibilité.
Quels sont vos projets futurs ? Y a-t-il des thèmes ou des sujets que vous souhaitez explorer davantage ?
Je travaille actuellement sur un projet artistique d’envergure, pensé comme une grande plateforme culturelle et humaine, qui réunit différents langages de création autour d’une même vision : celle d’un art marocain ouvert sur le monde. C’est un projet ambitieux, porteur de sens, mais qui, malheureusement, n’a pas encore reçu le soutien qu’il mérite. Pourtant, je continue à y croire et à avancer pas à pas, avec détermination. Sur le plan artistique, je poursuis mon exploration du digital art, que je considère comme un espace de liberté, de recherche et de dialogue entre l’âme et la modernité.
