Coupe d’Afrique 2025 : Une CAN à pression pour Regragui

Walid Regragui n’a pas droit à l’erreur…

À l’approche de la CAN 2025 (21 décembre- 18 janvier) que le Maroc rêve de soulever après 48 longues années d’attente, le doute grandit. Entre matchs amicaux poussifs, choix tactiques discutables et discours en boucle, Walid Regragui semble plus inspiré en conférence de presse que sur le terrain de jeu.

La 18e victoire des Lions de l’Atlas mardi 18 novembre à Tanger en amical – aussi flatteuse soit-elle avec un 4-0 contre l’Ouganda – ne dissipe pas tous les doutes autour de la stratégie de Walid Regragui. Ces matchs sans enjeu servent surtout à tester des schémas et des joueurs, mais sans la pression ni l’intensité d’un tournoi comme la CAN. Bien des observateurs pointent un jeu parfois stérile, sans vraie identité offensive, malgré un effectif riche. 

Le vrai test sera la capacité à dominer des adversaires solides en situation de compétition, avec des enjeux, du public et du stress. À force de vouloir surprendre ses adversaires, le sélectionneur national semble surtout avoir réussi à désorienter ses propres supporters. Entre rotations à outrance, essais tactiques tous azimuts et casting XXL, l’équipe type reste introuvable, à quelques semaines d’un rendez-vous continental que le Maroc attend de remporter depuis 1976. À trop expérimenter, ne risque-t-on pas de finir… en laboratoire d’échecs ?

Oui, les victoires en amical rassurent… mais ne signifient pas grand-chose. Si les Lions de l’Atlas continuent d’enchaîner les victoires en amical, c’est sans panache ni cohérence tactique, fulminent les observateurs avertis, surtout avant la rencontre contre l’Ouganda où le public a vu pour la première fois une équipe entreprenante, bien engagée offensivement, avec de bons automatismes. Le sélectionneur Walid Regragui, porté en héros après le parcours exceptionnel des Lions de l’Atlas lors du Mondial qatari, voit aujourd’hui son crédit s’éroder. Changements incessants, manque de liant offensif, jeu poussif, absence de fil conducteur et animation offensive terne…

Le public, exigeant et passionné, commence à se demander si le rêve ne s’est pas arrêté au Qatar. Or, la CAN à domicile n’autorise ni les tâtonnements, ni les expérimentations hasardeuses. À quelques semaines du coup d’envoi de la Coupe d’Afrique des Nations, que le pays s’apprête à accueillir en grande pompe, les interrogations grandissent autour de Walid Regragui et de sa stratégie. L’euphorie du Mondial 2022, avec son épopée historique jusqu’en demi-finale, a longtemps protégé le sélectionneur. Mais le public, fin connaisseur et désormais habitué à l’excellence, veut du jeu, de la maîtrise, une identité et, last but not least, des matchs sans nerfs ni stress. Or, Regragui semble encore chercher ses marques, comme s’il redécouvrait son équipe à chaque rassemblement. L’enjeu est de taille : gagner la CAN à domicile serait un sacre historique, une première. Mais cela nécessite un groupe solide, une vision claire et une gestion sans faille.

Le Maroc joue gros. Et Regragui peut difficilement se permettre un autre ratage après celui de 2023 en Côte d’Ivoire… à moins de vouloir transformer un rêve de gloire en cauchemar collectif sous les projecteurs du continent. La CAN échappe au Maroc depuis 1976. Un demi-siècle de frustrations, de générations sacrifiées et de rendez-vous manqués. Alors que le Maroc brille à l’international, avec une demi-finale en Coupe du Monde et une reconnaissance globale de sa politique sportive, cette absence de titre continental fait tâche. Les Marocains ne veulent plus que leur équipe livre une bonne prestation. Ils veulent arriver en finale et la gagner, décrocher le sacre, soulever la coupe chez eux, devant leur public, dans des stades flambant neufs. Pour eux, la CAN à domicile n’est pas une simple compétition, c’est une cause nationale. Walid Regragui n’a donc pas droit à l’erreur. Entre pression populaire, attentes monumentales et critiques grandissantes sur son style de jeu, il joue gros  : son crédit post-Qatar a pris un coup, et seul un sacre pourrait le rétablir… ou l’inscrire définitivement dans la légende. Il aura fallu près de 50 ans pour que le Maroc remporte la bataille du Sahara sur le front international. Un demi-siècle de constance, de patience et de vision stratégique. Les supporters, eux, rêvent d’un autre sacre tout aussi important : la Coupe d’Afrique des Nations. Depuis 1976, soit depuis la création du funeste Polisario il y a environ 50 ans, aucune équipe nationale n’a réussi à ramener ce trophée tant convoité à la maison. Après le Sahara, la CAN ! Le peuple marocain espère ardemment vivre un doublé historique. À Regragui d’écrire la seconde moitié de cette  épopée nationale.

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