Abdellatif Ouahbi, ministre de la Justice : « Réformes en détention provisoire : le ministre de la Justice plaide non coupable »

Dans un entretien franc et direct, le ministre PAM de la Justice se confie sur ses frustrations, ses projets en cale sèche et ses envies (réprimées) de démission. Entre conservatisme ambiant, blocages parlementaires et goût pour le confort du pouvoir, il livre sa vérité… ou ce qu’il en reste.


Propos recueillis par Laila Lamrani

Monsieur le ministre, vos projets de réforme semblent bloqués de toutes parts, au Parlement comme au sein même du gouvernement. Que se passe-t-il ? 

Ah, c’est simple : un cocktail explosif de conservatisme et de frilosité. On dirait que chacun préfère que rien ne change, pourvu que ça dure… 

Mais pourquoi vos projets de réforme ont du mal à passer?

Ah, vous savez, c’est un peu comme vouloir planter un palmier dans le désert… sauf que le désert, c’est notre Parlement et notre gouvernement réunis. Entre les élus qui confondent réforme et révolution, et les fonctionnaires accrochés à leurs habitudes comme des moules à leur rocher, la modernisation est juste célébrée dans les discours.

Pourtant, certains vous reprochent de manquer de courage politique… 

Courage ? C’est un luxe quand tout est bloqué. Mon vrai talent, c’est de savoir faire patienter les patients impatients ! 

Avez-vous vraiment pensé à démissionner face à la récurrence des blocages ? 

A maintes reprises, oui. Mais, franchement, j’ai pris goût au poste. C’est comme un mauvais film qu’on ne peut pas lâcher: on veut voir comment ça finit, même si on connaît déjà le scénario. 

Pourtant, les résistances sont fortes… 

Ah, la résistance à la démission ! C’est le plat quotidien. Mais au fond, rester ici, c’est un peu comme faire du surplace avec style. Démissionner? Non, je préfère être le champion du statu quo ! 

Votre collègue du ministère de la Famille veut coacher les futurs mariés pour lutter contre la hausse du divorce. Votre avis ? 

Coaching des mariés ? Pourquoi pas, ça tombe bien, moi je suis expert en séances de survie… Mais franchement, si on pouvait coacher aussi les députés, et ministres à s’entendre, on ferait des miracles ! Parce qu’entre les réformes qui tombent à l’eau et les couples qui se séparent, on nage en plein coaching intensif… Mais pour l’instant, je me contente de sauver mes projets de réforme du naufrage.

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