Carburant : La loi de l’ascenseur… en panne de descente ! 

Un plein de frustration, offert par ceux qui confondent concurrence et connivence.

Par les temps qui courent, le carburant au Maroc a développé une forme inédite de comportement économique: il grimpe en flèche à la moindre hausse internationale, mais quand les cours mondiaux plongent… Il médite longuement sur place. Comme un chat perché sur un arbre, il ne redescend que quand bon lui semble. C’est-à-dire rarement. C’est ce qui ressort du dernier rapport trimestriel du Conseil de la concurrence qui, dans un éclair de lucidité réglementaire, confirme ce que tout automobiliste constate, à son corps défendant, depuis des mois, voire des années : les prix montent vite, redescendent lentement, voire pas du tout. Une forme d’apesanteur tarifaire inversée où seules les hausses ont des fusées dans le dos. Les usagers ont donc droit à un spectacle absurde : le litre de gasoil joue au coureur de fond, toujours partant pour grimper, jamais pressé de redescendre. À croire que la pompe est équipée d’un filtre anti-baisse. Pendant ce temps, les distributeurs carburent au rendement, et l’économie de marché se transforme en business de rente. Le consommateur, lui, regarde la pompe comme un joueur de poker regarde un croupier malhonnête. Il paie, mais sans illusions. Car derrière les chiffres, il sent bien que la concurrence est molle, la transparence floue, et la régulation à mi-temps. Et si jamais vous osez râler, on vous expliquera que c’est le marché … ou plutôt leur marché. Un plein de frustration, offert par ceux qui confondent concurrence et connivence. On ne demande pas de miracles, juste que les lois du marché ne soient pas à géométrie variable selon que ça arrange les distributeurs. Sinon, autant inscrire sur les stations-service: Ici, le prix suit le marché… sauf quand il baisse.

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