Le 14 décembre 2025, à Paris, le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK) a proclamé, en grande pompe, la naissance symbolique de la « République fédérale kabyle ». Devant 800 partisans enthousiastes mais tendus, l’événement, placé sous haute surveillance, a voulu frapper fort. Et pourtant, sur le plan diplomatique, c’est l’omerta. Ni mot, ni murmure du côté français. « Trop sensible », confient les observateurs. Une réaction absente, mais pas étonnante, vu le climat glacial entre Paris et Alger. Le torchon brûle depuis que la France a officiellement reconnu la souveraineté du Maroc sur son Sahara. Alger, en pleine crispation, digère mal ce qu’elle considère comme « une trahison diplomatique ». Mais la grande leçon d’hypocrisie vient peut-être du régime algérien lui-même.
Car si ce dernier voit dans le MAK une organisation « terroriste » et refuse catégoriquement toute idée d’autodétermination kabyle, il ne se prive pas, depuis des décennies, après l’avoir créé de toutes pièces, de soutenir et financer le Polisario dans sa lutte pour la création d’une république chimérique au Sahara… C’est ce grand écart idéologique que le leader du PJD Abdelilah oublie dans son plaidoyer pour « l’unité maghrébine » en qualifiant la proclamation de l’indépendance de la Kabylie de « faute grave» et de « complot colonial ».
S’est montré prompt à défendre l’unité algérienne, tout en restant étrangement muet sur le soutien actif de l’Algérie au séparatisme du Polisario, une fausse cause qui, depuis des décennies, sabote toute tentative d’intégration maghrébine. En fait, Benky tente clairement, via sa sortie, de sufer sur la vague kabyle pour se repositionner en « sage du Maghreb » et défenseur de l’unité régionale… tout en évitant soigneusement de froisser Alger. Autrement dit, le chef des islamistes veut sauver le Maghreb mais à condition de ne pas fustiger ceux qui font tout pour le diviser en retardant sa marche vers l’union et le progrès.








