Le Maroc s’est incliné (2-0) face à la France mercredi 14 décembre en demi-finale du mondial 2022. On savait que le Onze de France, champion en titre, était favori pour remporter le duel contre les Lions de l’Atlas. Un duel de tous les symboles et de toutes les émotions aussi qui, bien avant son démarrage, a donné lieu à de belles séquences de complicité mais aussi à des discours indignes. Compte tenu de l’expérience de Mbappé et de ses amis, la logique a été respectée. Ce qui n’enlève rien au mérite aux Lions de l’Atlas qui ont livré une excellente prestation, déployé du bon football malgré l’absence pour blessures de certains éléments clés dans la charnière centrale. La ligne offensive a bien fonctionné côté marocain, mettant à rude épreuve la défense adverse, créant plusieurs occasions de buts mais l’efficacité n’était pas au rendez-vous avec un Hamdallah qui perd ses moyens devant le portier Hugo Lloris. Gonflés à bloc et galvanisés, déterminés à aller jusqu’au bout de leurs capacités, Les Lions de l’Atlas ont fait croire à leurs supporters Maroc, en Afrique et dans le monde arabe qu’ils sont capables de créer la surprise. Y compris l’élimination des champions du monde et se retrouver en finale face à l’Argentine de Lionel Messie.
Sentiment d’appartenance
Et c’est cela la force des Lions de l’Atlas, faire rêver les peuples et leur montrer que l’impossible n’existe pas en se hissant au plus haut niveau de la compétition après avoir éliminé de grandes équipes : La Belgique, l’Espagne et le Portugal. La France ce sera pour la prochaine fois certainement. Et en attendant, les poulains de Regragui affrontent la Croatie pour le match de classement. L’épopée footballistique des Lions de l’Atlas au Mondial qatari a donné lieu à des scènes de joie et d’euphorie indescriptibles. Magiques et féériques. Jamais vécues auparavant. Pas seulement aux quatre coins du Maroc de Tanger à Lagouira et dans les milieux de la communauté marocaine à l’étranger. Mais aussi en Afrique et dans le monde arabo-musulman. De Rabat au Caire en passant par Dakar, Amman, Doha, Dubaï, Gaza et Al Qods… Sans oublier les lettres de félicitations adressées par plusieurs chefs d’État au Roi Mohammed VI et les éloges postés par des personnalités mondiales issus de diverses horizons, à l’image de ceux du patron de Twitter Elon Musk, à l’occasion de la qualification du Maroc aux demi-finales du Mondial. Un exploit au retentissement planétaire, qui a inspiré une série de chants à la gloire du Maroc et de ses héros en maillot car jamais réalisé jusqu’ici par aucune autre équipe africaine ou arabe. Les Lions de l’Atlas ont réussi quelque chose d’unique, d’énorme et de beau qui restera dans les annales : En plus de faire rêver les foules en les transportant de joie, ils ont redonné par leur réussite historique de la fierté à une rue arabe en mal de motifs de réjouissances, envahie depuis longtemps par un sentiment d’humiliation, voire de mépris.
On savait le football rassembleur des peuples au-delà des différences et des divisions. Le parcours glorieux des Lions de l’Atlas a ravivé ce sentiment d’appartenance à une grande civilisation enracinée dans l’Histoire tout en faisant revivre un certain nationalisme arabe que l’on croyait mort. C’est ainsi que la sélection nationale, qui a refusé de faire du mondial qatari une répétition générale des déceptions passées, est devenue le porte-drapeau des peuples arabe, africain et musulman. Soit une population de près de 2 milliards de personnes. Ça ne s’invente pas! Et puis, quel gigantesque coup de pub pour le Maroc ! Même ceux qui n’ont pas entendu parler du Maroc le connaissent désormais et voudraient certainement au moins le visiter… Le pays n’aurait pas été, et de très belle manière en plus, au centre de l’attention mondiale même en dépensant des milliards de dollars en campagnes de communication les mieux élaborées. Pays sous les projecteurs, le Maroc a toutes les chances pour récolter les dividendes de consécration inestimable mais en même temps une grande responsabilité qui nous oblige.
Le Maroc à l’honneur
Que retiendra la mémoire collective mondiale de la qualification de l’équipe du Maroc aux demies finales ? :
– La prédominance de la couleur rouge dans les stades et en dehors des stades qui renvoie à celle du fanion national;
– Les couleurs du drapeau marocain;
– La mélodie et les paroles de l’hymne nationale tonnée par des milliers de supporters en effervescence;
– Le nom « Maroc » cité dans toutes les langues parlées dans le monde, chez le public comme sur tous les plateaux radios et télévisions, la presse écrite, la presse électronique et dans les réseaux sociaux;
– L’ émerveillement et la sympathie suscités par une équipe marocaine combative forçant le respect de personnalités de tout bord, parfois inattendues l’ayant exprimé haut et fort;
Qui d’autre aurait réalisé autant d’exploits en si peu de temps?
A. Rafiki