Les Lions sont lâchés

Une équipe vaillante et sans complexes…

La grande star du Qatar c’est sans conteste la bande à Regragui qui a réussi à renverser de grandes équipes et à séduire au-delà de son propre public. Chronique d’une belle alchimie…  

Premier pays arabe à se qualifier en quarts de finale après avoir vaincu l’Espagne, le Maroc  deviendra la première nation africaine à accéder aux demies-finales du Mondial s’il renverse le Portugal de Ronaldo…    

Entre continuer l’aventure haletante  du Mondial  du Qatar et rentrer à la maison la tête haute avec comme trophée, le cap du premier tour franchi,  les Lions de l’Atlas ont fait un choix formidable qu’ils  ont assumé jusqu’au bout. Dans la confiance en soi et la combativité. Pour Les Lions de l’Atlas cuvée 2022,  le premier tour est un lot de consolation dont ils ne veulent pas car ils le connaissant déjà. Pas très excitant. Animés de la même ambition et de la rage de vaincre des matchs précédents, ils ont décidé de monter un cran plus haut: se qualifier aux quarts de finale. Et ça a marché. Le rêve de tout un peuple est devenu réalité. Historique. Sensationnel.  

Les Lions de l’Atlas ont battu mardi 6 décembre l’Espagne aux tirs au but après un match nul (0-0) où les occasions de marquer n’ont pas manqué de part et d’autre. Ce jour-là, les matadors n’étaient pas ceux que l’on attendait. Résultat :  le duel a tourné en faveur des Lions bien combatifs et astucieux qui ont su agiter avec  maestria la muleta rouge avec  étoile verte au centre et porter l’estocade finale au torero dans une corrida mémorable. Le Maroc qui accède pour la première fois de son histoire à ce stade de la compétition et c’est tout un peuple et son roi qui sortent dans la rue pour célébrer dans une ferveur intense cette qualification historique. Celle-ci a soulevé les foules non seulement aux quatre coins du Royaume  et dans les  pays où résident une forte communauté marocaine mais aussi dans nombre de nations arabes qui ont superbement interagi avec la victoire du Maroc contre l’Espagne. Et pourtant, beaucoup au début ne croyaient pas tellement dans les chances des poulains de Regragui, donnant la Roja comme favorite. Mais ce que  les sceptiques ne savaient sans doute  pas c’est que ces «joyeux joyaux », selon le joli titre du quotidien l’Équipe du mercredi 7 décembre ont pris goût à la gagne (jeu égal avec la Croatie, puis victoire contre la Belgique,  le Canada et maintenant l’Espagne)  et ne comptent pas abandonner en si bon chemin. Ils ne sont pas, comme ce fut le cas lors des éditions précédentes de la coupe du monde, du genre à faire un tour et puis s’en aller pour laisser la place aux grands du football. Au Qatar, les coéquipiers de Hakimi  ont réagi comme des grands en sortant le grand jeu.

Appétit d’enfer

N’ayant plus rien à perdre puisqu’ils ont déjà gagné l’essentiel – le cœur du public marocain, africain, arabe et même occidental – ils sont décidés à renverser leur prochain adversaire : le Portugal qu’ils affrontent  en quarts  samedi  10 décembre dans un choc qui promet de nouvelles sensations fortes. Et certainement une autre belle surprise.  

Premier pays arabe à se qualifier en Huitièmes de finales après avoir vaincu l’Espagne, le Maroc  deviendra la première nation africaine à accéder aux demies-finales du Mondial s’il gagne son pari contre Ronaldo et ses amis qui ont une revanche à prendre depuis la défaite du Portugal contre les Lions de l’Atlas lors du mondial de 1986. Une place en demi-finale est jouable, apparaissant  plus que jamais  à la portée d’une bande soudée, tactiquement remarquable, défensivement inébranlable, invaincue depuis le début de la compétition, contrairement aux Français, Brésiliens ou Portugais. Le Maroc,  sans conteste  la révélation de ce Mondial arabe de toutes les surprises, décroche du coup  le statut de favori parmi les favoris… Qui l’aurait crû? La crainte a subitement changé de camp. Conquis comme jamais par les performances exceptionnelles de leur sélection, les Marocains, eux, se prennent à rêver  en grand et pas in petto. Et ils ont raison. Plus que trois matchs pour que leurs héros se retrouvent en finale. Encore un effort. Sire, Sire, Sire… Il faut se méfier des Lions de l’Atlas. Pas encore rassasiés,  le Qatar leur a donné  un appétit d’enfer pour se farcir le coq ou les rosbifs après s’être régalés de paella. Il ne faut pas sous-estimer les Lions de l’Atlas qui rêvent de danser la samba surtout qu’ils ont comme dresseur Une « Tête d’avocat », le surnom que Walid Regragui s’est donné lui-même – qui a la pêche et probablement un secret pour dompter un Hakim Ziyech réputé rebelle et une alchimie pour transfigurer son groupe dont il a fait la star du Qatar. Tous comptes faits, il vaut mieux avoir une tête d’avocat qu’être une tête de Turc.

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