Pas vraiment secoués…

Leila Benali la ministre PAM de la Transition énergétique et du Développement durable.

Le Maroc n’a enfanté  jusque-là et en pagaille que  les responsables des raouts  du blablas dans l’ambiance aseptisée des hôtels. Dans ce domaine, on est bien servis, voire gâtés. Champions du monde même ! Avec des prototypes comme Leila Benali la ministre PAM de la Transition énergétique et du Développement durable, la relève est assurée en attendant que le pays accouche de vrais ministres de terrain et d’action, avec un ancrage territorial, qui donnent au citoyen lambda durement éprouvé par une vie de plus en plus chère le sentiment qu’ils sont au moins proches de ses problèmes.

En excellente ministre qui brasse du vent, Mme Benali a donc préféré  les salamalecs et les petits fours de la 3ème édition de la conférence mondiale sur l’hydrogène vert ouverte mercredi 20 septembre à Marrakech au décor apocalyptique de Moulay Brahim (situé à quelques encablures de la ville ocre) ou de Talat n’Yacoub avec leurs sinistrés paumés et en détresse. Pas même fichue de faire du buzz ou de la fausse com en allant à la rencontre des rescapés, histoire de faire mine de partager leur douleur et engager entre une expression de compassion et un geste d’intérêt la conversation avec un vieux sans-abri sur les matériaux de construction utilisés: le fameux pisé typique des belles régions du sud, qui font actuellement débat suite au séisme.

La question des procédés de re-construction n’est-elle pas  au cœur du développement durable qui tarde du reste à poindre son nez  dans le quotidien des Marocains aussi bien des villes que des campagnes ?

Mais le développement durable à la sauce Benali est une réalité  resplendissante. a sert à meubler des discours fumeux  et à lancer  devant les caméras  de la télé publique, en marge de l’ouverture de la grand-messe de l’hydrogène, des choses  irraisonnées et irréalisables  comme en substance : « j’invite les grandes et moyennes entreprises nationales et internationales à faire des régions sinistrées par le séisme un laboratoire pour introduire le concept de développement durable dans le chantier de la reconstruction du bâti détruit». En voilà une idée lumineuse et dans l’air du temps… des calamités autant naturelles que politiques. Pour avoir osé lancer une telle invitation à la vitesse du vent, la Benali doit avoir eu vent de quelque chose de transcendant pour le haut-Atlas ravagé qui, lui, possède, au moins du relief…

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