La forêt de Bouskoura est en train de mourir. Dans l’indifférence des eaux et forêts et des autorités locales.
Depuis vendredi 15 octobre, un pin de plusieurs mètres est à terre, obstruant le passage. D’autres arbres de la même famille sont dans la même situation, brisés au milieu. D’autres encore menacent de tomber, tellement ils sont devenus secs et penchés. Ce triste décor n’est pas la conséquence d’une violente tempête mais d’un désintérêt manifeste du Haut-Commissariat aux Eaux et forêts et à la lutte contre la désertification qui n’ont même pas pris la peine d’enlever les arbres tombés pour dégager les allées. La négligence est telle que l’opération de reboisement menée quelques mois avant l’arrivée du Covid en mars 2020 dans le cadre du renouvellement de la forêt risque fortement d’échouer. Faute d’eau et d’entretien, les nouveaux petits arbres sont en effet en train de mourir à leur tour par certains endroits. Une campagne de débroussaillage est également nécessaire au vu de la densité de la végétation formée essentiellement de feuilles et des branches mortes qui jonchent le sol forestier. Lieu s’étirant sur plusieurs hectares peuplés de pins d’Alep, d’acacias et d’eucalyptus, endroit incontournable pour les amateurs de jogging, du vélo ou des balades en famille, la forêt de Bouskoura qui jouxte la « Ville verte» de Nouaceur a besoin d’une véritable reprise en main.
Initié par Casa aménagement, le programme d’aménagement de la forêt d’une enveloppe de 110 millions de DH et dont les travaux ont démarré en 2016, a visiblement du plomb dans l’aile. Certes, plusieurs équipements collectifs comme les aires de jeu pour enfants et les agrès sportifs très basiques ont été installés mais d’autres comme les parcours sensoriels ou la clairière ludique n’ont pas encore été livrés. Plus étonnant encore, les sanitaires ne sont pas toujours fonctionnels. Si une envie pressante de faire vos besoins vous prend en pleine marche, pas d’autre alternative que les bois! Pas de possibilité non plus de se déshydrater ou de sustenter sur place faute de restaurant pourtant mentionné dans la liste des projets prévus.
Les vigies de la forêt parlent de la mise en service prochaine d’un mini train qui ferait le tour de la forêt, histoire de proposer une véritable attraction pour les enfants. Mais en attendant Godot, une question se pose : Bouskoura serait-il devenu l’arbre qui cache la forêt ?