Sale temps pour les journalistes indépendants

La répression continue de s’abattre sur les journalistes algériens indépendants qui osent dénoncer les micmacs du régime militaire fébrile en place. La dernière victime en date est le patron de presse Ihsane el-Kadi, poursuivi dans le cadre du code pénal  pour « financement étranger de son entreprise ». Il a écopé dimanche 2 avril à cinq années de prison dont trois ferme, une peine  prononcée par  le tribunal de Sidi M’Hamed à Alger, qui a rendu son verdict en présence du journaliste. Le parquet avait requis cinq ans de prison ferme, assortis d’une interdiction d’exercer pour la même durée à l’encontre du dirigeant de l’un des derniers groupes de presse indépendants du pays qui comprend Radio M et le site d’information Maghreb Emergent. Le tribunal a également prononcé la dissolution de la société Interface Médias, éditrice des deux médias dirigés par Ihsane el-Kadi, la confiscation de tous ses biens saisis, et 10 millions de dinars d’amende (près de 700.000 DH ) contre son entreprise. L’article 95 bis du code pénal, utilisé par le pouvoir pour museler les esprits journalistiques libres, prévoit une peine de prison de cinq à sept ans pour « quiconque reçoit des fonds, un don ou un avantage… pour accomplir ou inciter à accomplir des actes susceptibles de porter atteinte à la sécurité de l’État, à la stabilité et au fonctionnement normal de ses institutions, à l’unité nationale, à l’intégrité territoriale ». En Algérie, pas moins de 11 journalistes critiques du pouvoir ont été arrêtés ou emprisonnés au cours de ces deux dernières années. Dans ce pays où l’ambiance est de plus en plus irrespirable, Tebboune et ses maîtres en treillis  ne tolèrent que la presse au garde-à-vous.

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