Une médiation marocaine dans l’air…

Ismaïl Haniyeh, chef du Hamas.

Quelle lecture faire de la visite au Maroc, mercredi 16 juin, de Ismaïl Haniyeh ? Après les formules entendues d’usage, le chef du Hamas a déclaré que « de nombreuses tâches nous attendent après cette victoire [celle que le Hamas revendique lors de sa dernière guerre contre Israël] dont nous discuterons en profondeur avec nos frères du Maroc, et elles seront certainement sur la table de Sa Majesté car la relation du Maroc avec la Palestine n’est pas récente, éphémère ou fondée sur des intérêts, mais plutôt une relation légitime, religieuse, fraternelle et patriotique ». Ce propos n’est pas anodin ; il laisse penser un retour de la cause palestinienne dans l’agenda politique du Maroc qui pourrait mettre à profit ses multiples atouts (son rôle historique en faveur de la paix dans le conflit israélo-palestinien, la reprise des relations avec l’État hébreu, la force de la diaspora israélienne d’origine marocaine estimée entre 700.000 et 1 million) pour proposer (certainement sous les auspices des Etats-Unis) une médiation constructive.

Celle-ci aboutirait dans un premier temps à une reprise du dialogue entre les protagonistes du conflit en vue d’une solution à deux États défendue par la communauté internationale. Le nouveau contexte politique en Israël marqué par le départ de Benyamin Netanyahou après 12 ans au pouvoir et l’avènement de l’ultra-droitier Naftali Bennett est une nouvelle donne susceptible de relancer l’espoir pour la paix dans la région. L’arrivée aux affaires de l’administration Biden après la période désastreuse de Trump pour les intérêts palestiniens est porteuse d’un rééquilibrage de la diplomatie américaine sur le dossier israélo-palestinien et constitue une fenêtre de tir pour faire avancer la solution à deux États.

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