Bientôt les vacances !

«Enfin, l’été » ! La plus belle des saisons, synonyme de congés payés, de baignades interminables et de soleil au zénith ! Encore que pour ce qui est du soleil, notre pays en est généreusement doté quasiment toute l’année, surtout avec le réchauffement climatique qui a mis fin, depuis longtemps, au cycle régulier des saisons…

Comme chaque été, il va falloir donc choisir son camp… Et ce n’est pas une sinécure ! En politique, se dire de gauche ou de droite, c’est bien mais un peu facile non ? D’autant plus qu’on a de plus en plus de mal à faire la différence entre les deux à l’ère du « en même temps » triomphant ! Être pour le Barça ou le Real, pour le WAC ou le Raja, voire pour Ittihad Fquih Ben Salah ou Chabab Oued Zem, fastoche également…

Croyez-en Lhaj Miloud, les amis, le plus dur, c’est de choisir son mois de vacances… Une entreprise ardue qui mérite une réflexion approfondie et des arbitrages douloureux ! Un dilemme cornélien ! Faut-il partir plus tôt ou plus tard ? Opter pour juillet ou pour août? Un perpétuel questionnement qui n’a pas fini de diviser les salariés, d’ici et d’ailleurs…

Des salariés définitivement irréconciliables sur le sujet et qui ne manquent pas, tout autant qu’ils sont, d’arguments aussi imparables les uns que les autres ! Quand ils ont leur mot à dire, il est vrai, et qu’ils sont en mesure de coordonner avec leur douce moitié qui, elle aussi, a ses contraintes, sans compter qu’elle risque parfois d’aller demander conseil à sa maman… Pas la peine de se fatiguer, alors, c’est plié !  

Certains attendent le dernier moment pour se décider… Le meilleur moyen pour ces indécis de ne plus trouver une place de libre même dans le plus miteux des campings… Peut-être aussi parce qu’ils passent le plus clair de leur congé en famille…

Ou pire, avec la belle-famille ! Auquel cas, il faut le reconnaître, leur manque d’empressement se justifie aisément ! Mais le plus grand nombre a appris à s’y prendre bien à l’avance ! Histoire d’éviter les mauvaises surprises en tous genres, déjà ! D’ailleurs, il ne vous a pas échappé que de plus en plus de DRH ne laissent guère le choix aux membres de leur personnel, les sommant de déposer leurs plannings de congé avant le mois de mars…

Question d’organisation ! Il faut dire que beaucoup partaient en congé sans crier gare et c’est comme ça que des services se vidaient de l’essentiel de leurs effectifs du jour au lendemain, au grand dam des clients, obligés de prendre leur mal en patience ! Ceci se passait à une époque « préhistorique» où on ne connaissait ni Internet ni Smartphone et où les départs en congé s’apparentaient à de véritables disparitions des radars plusieurs semaines durant ! Une belle époque dont certains, comme Lhaj Miloud, se souviennent avec nostalgie… Et pour cause ! Ils pouvaient passer leurs journées les doigts de pieds en éventail, à siroter leur jus d’orange sans craindre de voir s’afficher à tout moment le numéro de téléphone honni du boss ou celui d’un client indélicat ! Levez le doigt, les anciens combattants !

Continuité de service

Juillet présente des avantages indéniables… On part les premiers et on le fait savoir haut et fort, suscitant l’envie des collègues qui piaffent d’impatience ! Et on peut commencer à s’y préparer, matériellement et psychologiquement, dès le mois de juin voire avant… Un travail quasiment à temps plein, surtout quand on a besoin d’un visa Schengen ! Mais gare à ceux qui n’ont pas atteint leurs objectifs… Professionnels, j’entends ! Pour les objectifs personnels, ça les regarde ! Planning de congés ou pas, ils risquent de voir leurs vacances bigrement rétrécies ! Et à condition également de ne pas laisser d’instances ! C’est-à-dire ces dossiers casse-tête qu’on est enclin à refiler aux intérimaires en espérant secrètement les voir réglés à son retour…

Mais qu’on retrouve à tous les coups tels qu’on les a laissés ! Quand intérimaire, il y a, d’ailleurs…

Parce que dans beaucoup de nos entreprises, la continuité de service est un concept absent du lexique ! C’est au secteur privé que Lhaj Miloud fait allusion parce que pour ce qui est du public, le citoyen-usager-patient, selon le cas, est habitué à attendre…  Ce qui le surprend, c’est quand les choses vont trop vite et qu’on respecte les délais… Bref, qu’on bouscule ses habitudes ! Là, il aurait même tendance à se méfier… Parce qu’on ne la lui fait pas au citoyen marocain…

Il sait sentir le piège quand il y en a un ! Et il y en a un, forcément !

Donc, les juillettistes ont la chance de découvrir des plages propres ainsi que des hôtels accueillants et un personnel aux petits soins car pas encore saturé…  Ils peuvent savourer un repos bien mérité, surtout s’ils sont restés cloîtrés chez eux les deux saisons précédentes en raison du covid…  Mais les adeptes du mois d’août ont aussi leurs arguments vu qu’ils partent quand les autres reviennent la queue basse…

Et quoi de plus jouissif que de voir la tête des « juillettistes » reprenant le travail, découvrant que la pile des dossiers en instance a grossi, que l’ambiance est toujours aussi morose et se promettant « in petto » que l’année prochaine, ils opteront pour août… Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas! Comme en politique, à côté des deux grands partis traditionnels, il y a toujours une petite formation discrète qui joue les faiseurs de rois ! Ceux qui ne veulent pas prendre parti pour l’un ou l’autre… des partis ! Ceux qui, sans faire de vagues, ont décidé de se baigner en septembre, loin de la cohue des estivants bruyants et envahissants…

Septembre est le mois idéal pour ces connaisseurs ! Le mois de l’été indien sans les embouteillages ni les incivilités… Une seule condition, ne pas avoir d’enfants scolarisés… ou pas d’enfant du tout… Le rêve ! Voire ne pas être marié, évitant ainsi l’obligation de trouver un terrain d’entente avec son conjoint… Qui ne manque pas à chaque fois d’avoir le dernier mot !

Bon, c’est bien beau tout ça, mais il ne faut pas perdre de vue la donnée principale, celle du budget. Parce que ce n’est pas acquis avec des vacances qui tombent entre l’Aïd el Kebir et la rentrée scolaire. Alors, à vos calculatrices toutes… Et excellentes vacances… quelle que soit votre période de prédilection!

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