Le président français Emmanuel Macron a exprimé mardi 24 octobre en Israël sa solidarité après l’attaque du Hamas, allant jusqu’à proposer une « coalition » internationale pour « lutter » contre le mouvement de résistance palestinien. Incroyable mais vrai.
Devant le Premier ministre israélien, le président Emmanuel Macron, qui a fait le pèlerinage de la Palestine occupée très en retard bien après l’Américain Joe Biden et le Britannique Rishi Sunak, s’est surpassé, créant la stupeur jusque dans son propre camp. « Bâtir une coalition régionale et internationale pour lutter contre les groupes terroristes qui nous menacent tous », a-t-il proposé après avoir apporté son soutien inconditionnel à Israël dans le combat engagé contre le Hamas. « Cette cause est juste. Point final», a tranché M. Macron sans toutefois préciser les contours ni les modalités de sa sainte-alliance qu’il appelle de ses vœux. Ce n’est qu’un peu plus tard que l’Elysée a apporté quelques précisions, qui ont en fait l’allure d’un rétropédalage, semblant limiter la portée de sa sacrée idée. « Il s’agit de s’inspirer de la coalition internationale contre Daech et voir quels aspects sont réplicables contre le Hamas », a expliqué la présidence de la République en rappelant que « la coalition internationale contre Daech ne se limite pas à des opérations sur le terrain, mais implique aussi des formations des forces irakiennes, le partage d’informations entre partenaires, la lutte contre le financement du terrorisme ». Tout à sa volonté de faire de la France un acteur-clé dans un dossier israélo-palestinien où elle n’a pratiquement pas d’influence, Emmanuel Macron s’est livré à la surenchère pour plaire à son hôte de Tel Aviv. Sensible aux morts israéliens et non aux massacres en masse de civils palestiniens, le locataire de l’Élysée s’est aligné sur la position anglo-saxonne, américaine et anglaise. Pathétique pour un pays qui se targuait d’être la terre des droits de l’homme. Juste et équilibrée, la politique arabe de la France, incarnée par un certain Jacques Chirac, agonisait depuis quelques années. M. Macron vient de l’achever.
Après avoir rencontré Benyamin Netanyahou, il s’est rendu, les mains vides, à Ramallah en Cisjordanie pour demander au chef de l’autorité palestinienne Mahmoud Abbas de se démarquer par rapport au Hamas auquel M. Macron colle l’étiquette commode de terroriste en refusant de lui reconnaître contre toute évidence le statut de résistant contre l’occupation et l’oppression israélienne.
A Jérusalem, le président français a présenté les « condoléances » d’un « pays ami, éploré devant l’acte terroriste le plus terrible de votre Histoire ».
« C’est une page noire de notre propre histoire », »nos deux pays sont liés par le même deuil », a-t-il poursuivi, le ton grave, au côté du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui a évoqué « une guerre entre la barbarie et la civilisation », promettant une fois de plus de « détruire » le Hamas. Un peuple qui se bat pour son indépendance et sa dignité devient barbare par ces temps troublés. Or, le camp des barbares et leurs complices, tout le monde, même les petits et les naïfs, arrive aujourd’hui à le situer, à la lumière des massacres horribles perpétrés à Gaza par l’armée israélienne chaque jour que Dieu fait depuis plus de deux semaines. Dernière étape de la tournée macronienne, la Jordanie où Emmanuel Macron a été reçu par le Roi Abdallah II. « La Jordanie est un partenaire essentiel sur ce chemin» a déclaré M. Macron après avoir assuré que « la France agit contre le terrorisme, pour la protection des civils et pour que les aspirations légitimes des Israéliens comme des Palestiniens soient prises en compte ». Ah bon, Macron se soucie du sort des Palestiniens? Avant son départ d’Egypte où il a rencontré le président Al-Sissi, Macron a déclaré que Hamas n’a pas mené son attaque contre« Israël au nom du peuple palestinien car il ne le représente pas». Le chef de l’Élysée ose toutes les contrevérités lorsqu’il s’agit d’occulter l’origine du mal: l’occupation israélienne d’une terre qui ne lui appartient pas et qu’elle s’obstine à refuser en plus de restituer dans le cadre d’une solution à deux États.