Festival Visa For Music : Un « déca-anniversaire » pour de beaux voyages musicaux…

Jusqu’au 25 novembre, a lieu à Rabat la 10ème édition de Visa For Music, événement majeur dans le domaine musical. Et cette dixième édition promet d’être exceptionnelle.

Le menu est impressionnant : 70 concerts uniques, 15 conférences et speed meetings, une parade de trois carnavals internationaux et 4 formations et workshops (ouverts au grand public et ayant pour objectif le renforcement de capacités des jeunes professionnels de l’industrie). C’est dire qu’on ne saura plus où donner de la tête. Surtout que tout ça aura lieu dans plusieurs lieux. Les concerts dans des lieux emblématiques comme le Cinéma Renaissance ou le Théâtre Mohammed V, les afters au Croon by Marriott et au Azour by Onomi, et conférences et Workshops pour leur part à l’Institut français, au Musée Mohammed VI, à l’Institut Cervantès et à Onomo Terminus.
Et on se bousculait pour y participer. En effet, pour cette dixième édition de Visa For Music, les organisateurs auraient reçu un peu plus de 1.500 candidatures de participation, 1.505 pour être précis, et ce, d’un peu partout: Afrique, Asie, Europe, Amérique…

C’est la joie !

Après un tri bien entendu difficile, les artistes retenus sont comblés. Fallou N’Diaye et Allan Touchat, du groupe français African Corporation, nous écrivent en commun : « Visa for Music représente selon nous un véritable pôle d’échanges, de découverte et de transmission sur le continent. C’est un honneur de participer à cette 10ème  édition notamment avec notre groupe African Corporation et pour soutenir à notre manière le festival, Allan anime lors de cette édition 2023 un atelier de découverte et d’initiation à la Mao dans le cadre d’un projet que nous avons initié avec notre partenaire sénégalais Optimiste Produktions « les rues du sud » ». Thiéry Koudjou du groupe béninois Harmony’s Brass Band est sur la même longueur d’ondes : « Pour nous, le Visa For Music est un marché incontournable de la musique africaine et du Moyen-Orient. Il représente une vitrine sûre de révélation des talents musicaux émergents, mais aussi une opportunité incroyable pour les artistes invités de révéler la richesse culturelle et artistique de leur pays.  Vous comprenez donc notre joie de prendre part à cet événement ».
Et il y a également beaucoup de groupes marocains, bien sûr ! Nawal Lamrini, du groupe The Casablanca Street Cats y voit des possibilités : «Visa for Music est pour nous une excellente opportunité de nous produire et de partager notre travail avec des mélomanes ainsi qu’avec des professionnels de l’industrie musicale. Nous avons hâte de célébrer le 10ème  anniversaire du festival». Même son de tambour du côté  de Mohamed El Mobaraky du groupe Tarwa N-Tiniri (des habitués) : « En tant que participant de Visa for Music depuis 2017, le festival incarne une odyssée enrichissante d’évolution artistique et de résonance interculturelle pour notre groupe. Cette année, l’attente atteint de nouveaux sommets alors que nous attendons avec impatience non seulement de monter sur scène, mais aussi de contribuer de manière significative au programme prestigieux du festival, marquant ainsi une étape importante dans notre récit musical ». Nous vous souhaitons le meilleur ! Et nous nous attendons au meilleur, vu la richesse de la programmation: jazz, musique folklorique mondiale, urbain, acoustique…
Et on n’oublie pas non plus les victimes du séisme à Visa For Music. En effet, les organisateurs, cette année, envisagent de reverser l’intégralité des recettes de billetterie au Fonds spécial 126, en signe de solidarité. Beau geste, partout encensé, comme le confirme Mohamed El Mobaraky:
« Il s’agit d’une initiative significative qui aligne nos efforts artistiques avec un impact tangible sur les communautés dans le besoin. Nous sommes honorés de contribuer aux efforts de secours et croyons au pouvoir de la musique pour unir et élever pendant les périodes difficiles». Ou encore African Corporation : « Il s’agit d’une décision que nous respectons et soutenons.
La culture reste un moyen d’expression, elle promeut toutes les belles facettes de ce qui nous détermine en tant qu’humains, en cela nous adhérons et magnifions cet élan de solidarité, de pouvoir s’oublier pour son prochain ». S’oublier pour son prochain… Bien dit !

Trois questions à Brahim El Mazned, Fondateur & Directeur général de Visa For Music

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1-Célébrez-vous d’une manière ou d’une autre ce dixième anniversaire? Y a-t-il quelque chose de différent de prévu, comparativement aux précédentes éditions ?

Oui, nous célébrons avec un enthousiasme débordant le dixième anniversaire de Visa For Music en ce mois de novembre 2023. Cette édition promet d’être exceptionnelle avec environ 70 concerts mettant en vedette des artistes (plus de 1200 professionnels déjà inscrits) du Maroc, de divers pays africains, mais aussi des États-Unis, de Colombie, de Corée du Sud et d’Europe. Des événements parallèles, tels que des conférences de haut niveau au Musée Mohammed VI, ainsi que la présence de nombreuses institutions et délégations de plus de 80 pays, marqueront cet anniversaire de manière mémorable.

2- Visa for Music sert également au développement de la filière des industries culturelles et créatives. Pouvez-vous nous donner quelques exemples d’opportunités ou partenariats ayant été créées/facilitées lors des précédentes éditions ?

Au cours des dix dernières années, Visa For Music a joué un rôle crucial dans le développement des industries culturelles et créatives en facilitant la création d’opportunités et de partenariats. Des exemples concrets incluent l’exportation de nombreux concerts vers l’Europe, les Amériques et l’Asie, ainsi que des concerts en Afrique, notamment en Côte d’Ivoire, au Sénégal, en Afrique du Sud et en Tanzanie. Des accords de collaboration entre artistes et producteurs, la création de réseaux professionnels pour encourager les échanges culturels, et des partenariats entre festivals et acteurs de l’industrie musicale ont également été favorisés. Plusieurs ateliers de formation destinés aux acteurs culturels émergents ont contribué à stimuler la diversité culturelle et à renforcer les liens entre les professionnels de l’industrie à travers le continent.

3- Cette année, vous comptez reverser les gains de billetterie aux sinistrés du séisme. De quel montant parlerait-on à peu près ?

Cette année, nous avons décidé de consacrer la recette billetterie du festival aux sinistrés du séisme à travers le compte dédié aux dépenses relatives aux effets du séisme, procédure suivie par un Expert-comptable. Bien que le montant exact dépende des résultats de cette édition, notre engagement est de fournir un soutien significatif à ceux touchés par cette catastrophe.

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