Comme à l’accoutumée, pour faire diversion et nous occuper, on nous sert de temps à autre sur un plat, comme matière fraîche, des sujets … une sorte de tétine aux vertus sédatives. Eh oui, les élections législatives sont à la une des causeries à bâtons rompus. Avec cette pandémie, il ne manquait plus que cet autre cauchemar.
De nos jours, tout le monde sait comment fonctionnent le monde et la politique, et que la perfection est une illusion flatteuse et salope. Finis les principes ; la morale est devenue relative, cauteleuse même. Les clans de la politicaillerie sont réduits à des symboles et des attributs, consacrés par l’usage, où le fameux triangle sémiotique s’avère totalement déconstruit et non avenu, et qui recèlent de vieilles sornettes aussi révolues que grotesques. Ils vont encore une fois nous gonfler les c…… que nous en aurons pour plusieurs mois pour nous en remettre, parce que tout cela nous rappelle chaque fois que nous faisons partie de ces générations qui se sont fait entuber sans broncher. Alors, pendant quelques semaines, ils vont courtiser et stimuler, sans forcément réaliser, les fantasmes des gens en les victimisant pour s’en prendre à une réalité fatale et endémique dont ils endossent la copaternité par copermutation; ceci est assurément la meilleure simulation de mensonge qui est, pour eux, une obsession viscérale ou encore « une vertu héroïque », comme disait Voltaire. Bref, comme l’enfer, la politique est pavée de bonnes intentions.
Nous allons jouer sur l’avenir du pays en misant sur les mêmes têtes. Certains les traiteront de fils de p….., d’autres diront qu’ils en ont marre de ces fils ….. et qu’il vaut mieux avoir affaire directement aux p….., peut-être que les choses se profileront autrement : passer des paroles en l’air aux actes ….
De toute évidence, la politique, comme beaucoup d’autres phénomènes, est devenue une industrie socioéconomique. C’est assez intéressant, et bizarre aussi, de voir que les politiciens sont persuadés que, bien qu’ils fassent, ou pas, leur baratin, les votes des gens sont conditionnés par les quelques billets qu’ils leur filent et que les choses seront comme ils veulent. Bref, la politique c’est le paradis des crocodiles et des démons et l’enfer des citoyens, ces mêmes crocodiles et démons qui ressemblent aux rouages d’une grande machine … Nous sommes toujours sidérés par la façon dont ces parvenus accèdent à leurs postes et la façon dont ils se comportent après leur victoire : pour eux, on est comme de la nourriture au début, et après l’acte terminal de la digestion, il n’en reste que de la merde.
Et ces politicards devenus de vieilles peaux … on dirait des reliques bonnes à croupir dans un musée ou au club des « politicailleurs du cru » et des va-de-la-gueule. Quand on fait de la politique durant tout sa vie, c’est que soit on n’est qu’un pion sur l’échiquier, soit on veut engrosser son patrimoine et tout léguer à sa postérité.
Avec ces politicards, c’est leur instinct pratique et véreux qui l’emporte sur leur prétendue morale. Puisque nous pouvons facilement prévoir leurs manœuvres, voici leur fameux concept qui nous soûle depuis toujours : ils vont pomper l’air au peuple et constituer un danger pour ses capacités pulmonaires. Par la même occasion, ils continueront à insulter notre intelligence et à chier sur notre tempérance et notre résilience.
Et nous dans tout cela ? nous excellons à parloter et à criticailler. Nous ressemblons à ces pauvres gens qui plantent des arbres et qui cèdent la place aux autres pour qu’ils prennent des photos et profitent de leur ombre. Les politicards règlent tout par l’argent et sont convaincus que l’argent est au-dessus de tout ; quand ils en dépensent au début, ils en amassent beaucoup après. L’honnêteté et l’indigence sont proscrites en politique. A vrai dire, ces dernières années, nous avons parfaitement compris que, pour ces gens, l’argent et le sexe comptent plus que les sermons et les discours sur la citoyenneté et le patriotisme. Et si quelqu’un pense que l’approche genre et le slogan de la jeunesse vont changer quoi que ce soit, c’est qu’il est encore plus bête qu’il ne l’est.
Aucun politicaillon n’est indispensable dans notre vie et encore moins irremplaçable. Ils sont comme les savants pourris de vices : ils n’expliquent jamais à leurs cochons d’inde pourquoi ils les utilisent comme cobayes pour les tuer et complaire aux caprices de la recherche et de la science. Si nous nous retirons, nous donnerons une excuse aux politicards et légitimerons leur mainmise sur notre vie, mais si nous voulons la pluie, et partant le beau temps, nous devons avant tout assumer la boue et la bourbe. En attendant, continuons à chialer en avançant à l’aveuglette et en faisant semblant de rester dignes… et c’est reparti pour un autre merdier quinquennal, certainement sous une nouvelle houlette.