Le Conseil de Bank Al-Maghrib (BAM), réuni mardi 21 mars à Rabat, a décidé de relever le taux directeur de 50 points de base (pbs) à 2,50%. Qu’est ce qui justifie cette nouvelle hausse après celle intervenue juste en décembre 2022 ? La volonté de « prévenir l’enclenchement de spirales inflationnistes auto-entretenues et renforcer davantage l’ancrage des anticipations d’inflation en vue de favoriser son retour à des niveaux en ligne avec l’objectif de stabilité des prix ». Les membres du Conseil ont constaté à cet égard qu’en dépit d’une « relative atténuation des pressions d’origine externe » (…), « l’inflation continue de s’accélérer, sous l’effet notamment de chocs d’offres internes sur certains produits alimentaires ». Les calculs du Haut-commissariat au plan, à partir de l’évolution de l’indice des prix à la consommation, font ressortir un taux d’inflation a 10,1% en février 2023. Un record redevable principalement à l’envolée des prix des denrées alimentaires dont l’indice a crû selon le HCP de 20,1% contre 3,6% pour les produits non alimentaires. L’inflation, face à laquelle le gouvernement semble démuni, risque d’augmenter pendant le mois de ramadan avec le renchérissement déjà constaté de certains produits de grande consommation comme les viandes rouges et blanches ainsi que certains légumes comme la tomate et de l’oignon. Le relèvement du taux directeur est une arme à double tranchant. Cette mesure technique peut engendrer un autre phénomène autrement plus pernicieux, en l’occurrence la stagflation – terme né de la contraction des mots stagnation et inflation – caractérisée par une faiblesse de la croissance et une hausse du chômage. Avec en prime un risque d’entretenir davantage la spirale inflationniste… Le meilleur moyen de resserrer encore plus l’étau…
- ven, 22 novembre 2024