C’est dans un climat social assez tendu qu’a repris le mardi 26 mars le dialogue social, suspendu en septembre dernier pour cause du séisme d’El Haouz, entre le gouvernement et les syndicats. Grèves dans le secteur de la santé après la paralysie qui a frappé le secteur de l’enseignement, détérioration du pouvoir d’achat de la population, hausse du chômage des jeunes diplômés et destruction de l’emploi notamment dans l’agriculture… Les sujets de crispation ne manquent pas et la contagion des grèves vient de toucher d’autres corporations, comme l’agriculture, dont les travailleurs, n’ont jamais débrayé… Le 1er mai s’annonce sous le signe de la colère. Le gouvernement a démarré ce round du dialogue social en recevant une délégation de l’Union marocaine du Travail ( UMT) conduite par son secrétaire général El Miloudi Moukharik, qui a fait part de cahier revendicatif au chef du gouvernement qui était entouré à l’occasion du ministre du Budget Fouzi Lekjaa, sa collègue de l’Économie et des Finances et le titulaire du portefeuille du Travail du Travail Younes Sekkouri… Les revendications des centrales syndicales portent principalement sur le niveau des salaires qui progresse beaucoup moins vite que l’inflation. Pour les syndicats, la priorité des priorités réside dans la revalorisation générale des salaires- un sujet qui promet un bras de fer entre l’exécutif et les syndicats- seule solution selon la vision syndicale pour arrêter la spirale de la paupérisation des masses. Mais les finances de l’État, mises à rude épreuve par la hausse salariale arrachée par les enseignants, peuvent-elles supporter une nouvelle augmentation des revenus ? Au centre des discussions aussi, il y a des dossiers non moins conflictuels, notamment l’épineux dossier de la réforme des retraites qui a fait le 19 mars d’une réunion de travail présidée par le chef du gouvernement Aziz Akhannouch, et la loi sur la grève qui gagnerait à voir le jour pour encadrer les débrayages. Le triste épisode de la longue grève des enseignants ayant montré au grand jour la faiblesse des syndicats face au pouvoir des coordinations syndicales et l’incapacité du gouvernement à dénouer une crise devenue politiquement inextricable et préjudiciable aux élèves.
- jeu, 21 novembre 2024