La justice prend la défense des artistes

Le tribunal de première instance de Rabat a rejeté mercredi  5 mai  la plainte en référé  déposée par un avocat à l’encontre de la SNRT. Objectif : la suspension  de la sitcom « Café Ness Ness », diffusée depuis le début su Ramadan sur la chaîne Al Oula. Cette comédie ramadanesque, jugée diffamatoire, n’est pas du goût des avocats et de leur corporation car mettant en scène une avocate qui traite ses dossiers dans un café. Il n’en fallait  pas plus pour que les professionnels du barreau montent au créneau pour dénoncer une « atteinte à l’image de la profession d’avocat d’une manière qui ne reflète pas la réalité et qui affaiblit l’un des piliers de la justice au Maroc». La Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA), saisie à son tour, a livré son verdict le 27 avril dernier. À ses yeux,  la sitcom « « Café Ness Ness» ne constitue pas une diffamation telle qu’elle est légalement définie…» Le droit à la liberté doit être garanti, tout particulièrement quand il s’agit d’œuvres de fiction, a jugé la HACA. L’instance audiovisuelle déplore que certains plaignants « appellent à une censure a priori contre les œuvres de fiction ou à intervenir a posteriori pour arrêter leur diffusion par les télévisions». Sur l’affaire « Café Ness Ness », les avocats, qui se croient au-dessus de la critique ou de la satire, ont mal plaidé leur cause.