L’avis rendu récemment par le Conseil économique, social et environnemental (Cese) relatif au bilan d’étape de la généralisation de l’AMO n’a pas été du goût de tout le monde. Loin de là. De grandes manœuvres ont été engagées en coulisse par des milieux infondés à des lobbies adeptes de « tout va bien dans le meilleur des mondes » pour bloquer la publication de l’enquête du Conseil.
Il faut dire que les révélations apportées, comme on a pu le constater à la lecture du rapport, ne confortent pas forcément le discours officiel laudateur sur la mise en place de cette grande réforme. Parmi ceux qui se sont particulièrement agités au point de laisser même des traces écrites (!) figure le patron de l’Observatoire national du développement humain (ONDH), un certain Otmane Gair.
Poussé dans son élan dénigreur par l’on sait quelle force, celui-ci a fini par sortir du bois en adressant un courrier daté du 28 octobre 2024 au président du Cese Ahmed Reda Chami. Très culotté comme responsable puisqu’il s’est autorisé de contester le bien-fondé d’une enquête bien documentée réalisée par une institution constitutionnelle indépendante. « Je me permets de vous faire part de certaines observations (…) qui confirment le caractère précoce de ce « bilan », marqué entre autres par l’emploi de propos hâtifs et un ensemble d’incohérences aussi bien de forme que de fond», attaque-t-il, bille en tête. Notre bonhomme trouve aussi que l’avis du Cese « est empreint de subjectivité et de partialité et qu’il « occulte des choix stratégiques de notre pays et semble remettre en cause tout un chantier sociétal inclusif basé sur le ciblage de la population et minimiser les avancées majeures du Royaume en la matière ».
Quelle assurance ! M. Gair semble la puiser de sa qualité de membre du Conseil du Cese et de membre de la Commission qui a travaillé sur le rapport au sujet de l’AMO. Sauf que l’intéressé n’y a jamais mis les pieds alors qu’il recevait sur sa messagerie tous les PV de réunions et tous les projets de rédaction sans aucune réaction ni la moindre contribution de sa part, nous apprend un membre du Cese. Un tel désintérêt, qui mérite un diagnostic approfondi, est pour le moins surprenant de la part du patron d’un établissement public dont la raison d’être est précisément de plancher sur des sujets comme celui de la protection sociale. Le minimum eut été qu’il alimente le CESE sinon de son intelligence créative ou du moins par quelques indicateurs et analyses basiques. De quoi s’interroger in fine sur l’utilité de l’ONDH qui avait connu plus qualifiés comme patrons…