Hassan Chalghoumi, franco-Tunisien de 53 ans, a suscité un immense tollé en faisant la danse du ventre devant les criminels sionistes sans un mot pour les victimes gazaouies…
Ahmed Zoubaïr
Détrompez-vous ! Les imams ne sont pas tous des figures respectables et respectées qui se tiennent, quoiqu’il advienne, du côté de la justice et de l’équité. Ils ne sont pas non plus tous honnêtes avec eux-mêmes, ni loyaux envers la communauté qu’ils représentent, ni dignes de leur imamat qui est moins une fonction qu’ un sacerdoce. Ces temps troubles et troublés, saturés de mensonges et de post-vérités, de cynisme et d’immoralité, ont enfanté une inversion des valeurs sur fond de valorisation de l’opportunisme guignolesque. Celui-ci a désormais son porte-drapeau : Hassan Chalghoumi, officiellement imam à Drancy, en Seine-Saint-Denis. Celui-ci a créé la polémique en conduisant) en Palestine occupée où il a été reçu le 7 juillet 2025 à Al Qods par le président de l’entité sioniste Isaac Herzog une délégation d’imams issus de certains pays européens ( Belgique, Pays-Bas, Italie et Royaume-Uni.
«Vous représentez le monde de la fraternité de l’humanisme, le monde de l’amour, le monde de la démocratie et de la liberté», a déclaré, flagorneur, Hassan Chalghoumi en s’adressant à son hôte qui lui répond en renchérissant : « Nous sommes tous les enfants d’Abraham, et je crois que les progrès historiques dans notre région sont le fruit du dialogue entre musulmans et Juifs, et entre Juifs et musulmans ». Mais aucun mot sur la tragédie de la population de Gaza soumise depuis environ deux ans à une guerre génocidaire barbare et à une famine tout aussi destructrice. Chalghoumi et son groupe, qui jouent sur l’amalgame entre juifs et sionistes, ont complètement ignoré les massacres atroces des Palestiniens qui sont l’œuvre abominable de Theodore Herzl ( d’ailleurs, du 13 au 15 juin 2025 s’est tenue à Vienne le premier congrès juif antisioniste, visant à faire entendre la voix des juifs qui dénoncent farouchement l’abomination sioniste en cours dans l’enclave palestinienne).
Scandale. Réaction vigoureuse de Al Azhar en Égypte via un communiqué le 11 juillet où elle fustige des propos « suspects» et « malveillants » selon lesquels cette visite vise à consolider « la coexistence et le dialogue entre les religions». « C’est à croire que ces personnes [ Chalghoumi et consorts] n’ont aucun lien humain, religieux ou moral avec ce peuple », ajoute le document qui conclut : « Ce groupe malavisé ne représente ni l’islam, ni les musulmans, ni le message véhiculé par les érudits, les prédicateurs et les imams solidaires des personnes vulnérables et opprimées »
En faisant la danse du ventre devant les chefs génocidaires, Hassan Chalghoumi, qui n’en est pas à son premier déplacement en Israël où il se rend régulièrement , jouait une partition conforme à ce qu’il est, un imam de « service », instrumentalisé en France dont il porte la nationalité à des fins peu avouables dans une guerre plus ou moins larvée contre l’Islam et les musulmans. Ce Tunisien n’est rien d’autre qu’une création médiatique française que les chaînes locales font monter au créneau sur des sujets à grand potentiel islamophobe comme l’«attentat islamiste » contre Charlie Hebdo ou l’acte de résistance historique du Hamas qu’il qualifie d’organisation terroriste… Il faut dire que son fonds de commerce est porteur : le vilipendage « de l’islamisme politique et des Frères musulmans », une douce mélodie aux oreilles de cette France qui verse volontiers dans l’islamalgame (amalgame entre « islamisme» et islam) pour des raisons que les esprits avisés appréhendent aisément. Pour lui conférer une certaine légitimité qu’il n’a évidemment pas, il s’est fait auréoler par ses maîtres-manipulateurs du titre de président de la Conférence des imams de France (CIF), une structure qui milite entre autres pour « la double mission culturelle et républicaine des imams ».
C’est ce titre qui lui permet de s’arroger le droit de parler au nom des musulmans qu’il exhorte jusqu’à la caricature à s’engager pour « construire un monde de paix et de tolérance », pérorer sur « la fraternité humaine et l’humanisme », ou plaider en faveur du dialogue inter-religieux, entre musulmans et juifs. Visé par des menaces de mort en raison de ses prises de position jugées offensantes pour l’Islam et les musulmans, le Chalghoumi a gagné ses galons d’ « imam qui dérange » et engagé sur « la bonne voie » puisqu’il vit en permanence sous protection policière. Le religieux très controversé est fier de son combat qu’il dit payer « très cher ». Il y a à cet égard un parallèle intéressant à faire avec « le combat » d’une certaine Zineb El Rhazoui qui a enfilé elle aussi l’uniforme de pourfendeuse de « l’islamisme radical ». Ce qui lui a valu des menaces de mort, une protection policière et la bienveillance de la doxa médiatique française. Avant qu’elle ne soit bannie brutalement des plateau télé pour avoir osé dénoncer dans un tweet en décembre 2023 le génocide sioniste (toujours) en cours à Gaza. Ce qui a poussé la présidente LR de la Région Ile-de-France Valérie Pécresse de lui retirer le prix Simone Veil qui lui a été décerné en 2019 ! Hassan Chalghoumi est-il à ce point naïf ou agit-il par pur opportunisme ? Une chose est sure: le personnage n’est pas en odeur de sainteté ni auprès de la communauté musulmane de France, ni dans son pays d’origine où il vient de faire l’objet d’une action en justice ni dans le reste du monde arabo-musulman. Ce pseudo-imam, aux agissements peu catholiques, ne représente que lui-même et encore !
Accusé de haute trahison
Une organisation tunisienne, le « Moniteur de la transparence et de la bonne gouvernance », a annoncé avoir déposé une plainte contre l’imam français d’origine tunisienne, Hassen Chalghoumi, pour « haute trahison », à la suite de sa récente visite en Israël. Le « Moniteur » accuse Chalghoumi d’avoir exprimé un soutien explicite au gouvernement israélien, en dénonçant la « résistance » palestinienne et en tentant même de baiser la main du ministre israélien de l’Intérieur, Moshe Arbel, une scène jugée « honteuse » par l’organisation. Dans un communiqué, elle affirme que les prises de position de l’imam, connu pour être favorable au dialogue avec Israël, ne représentent ni le peuple tunisien ni sa diplomatie. L’organisation appelle les autorités à lui retirer la nationalité tunisienne et demande l’ouverture de poursuites devant la justice militaire pour atteinte à la souveraineté nationale et intelligence avec une puissance étrangère.