Donald Trump a mis mercredi 2 avril 2025 sa menace à exécution d’imposer des droits de douane excessifs à l’ensemble des pays du monde. La charge est particulièrement lourde pour l’Asie et l’Union européenne.
Laila Lamrani
Avec sa force taxe sans précédent, le président américain a enterré le principe du libre-échange que les États-Unis ont défendu avec véhémence pendant des décennies et porté un coup dur à la mondialisation. Dans son discours explicatif de sa guerre commerciale déclarée à la planète entière, le milliardaire américain a vanté une « déclaration d’indépendance économique » et promis à nouveau un « âge d’or » à l’Amérique. « Notre pays a été pillé, saccagé, violé et dévasté par des nations proches et lointaines, des alliés comme des ennemis », s’est indigné M.Trump, avant d’exhiber pendant près de 50 minutes une liste des partenaires commerciaux concernés, avec les droits de douane qui leur seront imposés.
L’offensive de la Maison Blanche s’articule autour d’un droit de douane plancher de 10 % sur toutes les importations ainsi que des surtaxes ciblées pour les pays jugés particulièrement hostiles en matière commerciale. L’addition est stratosphérique pour la Chine, dont les produits feront l’objet d’une nouvelle taxe à l’importation de 34 %, qui s’ajoute aux 20 % de droits de douane additionnels déjà mis en place par Washington. Les produits en provenance de l’Union européenne subissent une taxation de 20 %. Les taux ont été fixés à 24 % pour le Japon, 26 % pour l’Inde, 31 % pour la Suisse et Israël, 46 % pour le Vietnam…
La Maison Blanche a fait savoir mercredi soir que certains produits étaient exemptés : lingots d’or, produits pharmaceutiques, semi-conducteurs, cuivre, bois de construction, produits énergétiques ou encore minéraux introuvables sur le sol américain. Pas de trace en revanche de la Russie ni de la Corée du Nord sur la liste Trump au motif, selon un responsable américain, qu’elles ne sont plus des partenaires commerciaux significatifs.
Ni le Mexique ni le Canada n’apparaissent sur la liste fournie par la Maison Blanche. Un haut responsable américain a précisé que ces deux pays, signataires d’un accord de libre-échange avec les États-Unis, relevaient d’un autre régime. Le Maroc, lié aux États-Unis par un ALE entré en vigueur en 2006, se voit imposer des droits de Douane de 10%, un taux imposé à de nombreux pays africains comme le Sénégal, le Mali, le Gabon et le Togo…La Tunisie et l’Algérie ont, quant à elles, écopé respectivement de 28 et 30%.
Plus protectionniste que jamais, Donald Trump voit dans les droits de douane une baguette magique capable de réindustrialiser le pays, de rééquilibrer la balance commerciale et de réduire le déficit budgétaire. Le président américain pense que les industriels étrangers vont se précipiter aux États-Unis pour y construire des usines. Ce qui permettrait de créer des emplois et des richesses pour les Américains. Une pure illusion?
