Le scandale de la compagnie saoudienne charter Manasik aviation prend de nouveau une tournure dramatique pour près d’un millier de Marocains qui ont accompli le rite de la Omra à la Mecque pendant les derniers jours de Ramadan. Depuis quelques jours, ils ont été abandonnés en rase campagne, comme le montre cette vidéo bouleversante, à une quinzaine de kilomètres de l’aéroport Roi Abdelaziz de Djeddah en Arabie Saoudite. Ces passagers devaient rentrer au Maroc le 5 avril mais faute de vol retour ils ont dû prolonger malgré eux leur séjour de quatre jours. La fin du calvaire se dessine enfin à l’horizon lorsque un représentant du ministère saoudien du Haj et de la Omra, raconte une passagère, leur a annoncé de sortir leurs billets retour du site du ministère et de se préparer pour le transfert. Une trentaine d’autocars ont été mobilisés pour les déposer à l’aéroport pour embarquer dans un vol programmé le 10 avril. Enfin la délivrance ? Pas du tout. Un nouveau calvaire les attend, qu’ils sont loin d’imaginer même dans leurs pires cauchemars. A leur grande surprise, les bus s’arrêtent brutalement et ne continuent pas leur chemin vers l’aéroport.
En fait, aucun avion n’attend ces malheureux voyageurs largués au milieu de nulle part, victimes visiblement d’une ruse pour les faire sortir de leurs hôtels et libérer les chambres qu’ils occupent au-delà de la date d’échéance. Sans argent, ni vivres, condamnés à passer la nuit dans les autocars et en plein désert, les « Mouatamirines » subissent une situation tragique. Les conditions sont pénibles surtout pour les personnes âgées et malades qui ont besoin d’un minimum d’attention. Livrés à eux-mêmes, seul le silence du désert leur renvoie l’écho de leur détresse.
Ces passagers ont-ils été victimes d’une escroquerie en se faisant vendre un séjour Omra sans billet retour ? La question se pose surtout lorsque l’on sait que le package comprenant l’hébergement et l’aérien ne dépasse pas 15.000 DH par personne. Une somme très modique pour un voyage Omra en haute saison ( 10 derniers jours de Ramadan) qui en formule basique coûte au moins le triple. Cherchez l’arnaque ! Cette affaire qui suscite de nombreuses questions doit faire l’objet d’une enquête sérieuse au Maroc pour déterminer les responsabilités et sanctionner les coupables. En attendant, le grand scandale réside dans le silence assourdissant des autorités marocaines, principalement le ministère des Habous et des Affaires islamiques, le ministère du Tourisme et celui des Affaires étrangères. Comment se fait-il que les responsables ne se soient pas mobilisés pour mettre fin à cette situation inhumaine en faisant rapatrier nos concitoyens piégés dans le désert saoudien ?