Le long métrage turc « Clous de girofle et œillets », réalisé par Bekir Bülbül, a remporté, vendredi soir, le Grand prix de la 28ème édition du Festival du cinéma méditerranéen de Tétouan (FCMT), organisée du 03 au 10 mars.
« Cloves & Carnations » a raflé le Grand prix de la ville de Tétouan « Tamouda », relate l’histoire de Musa, un ancien réfugié qui, dans les routes enneigées et désolées du sud-est de l’Anatolie, transporte le cadavre de sa femme décédée dans leur pays natal avec sa petite-fille, Halime.
Leur voyage devient plus difficile à mesure qu’ils se rapprochent de la frontière d’un pays en guerre. Une fois rattrapés par la police, leurs chemins se séparent en trois destinations différentes. Musa, un réfugié âgé et taciturne, entreprend avec sa petite-fille une triste mission: ramener le corps de sa femme décédée dans leur pays d’origine pour qu’elle y repose en paix. Ils n’ont cependant pas mis beaucoup d’argent de côté et doivent donc faire de l’auto-stop avec le cercueil. Ce voyage difficile prend de plus en plus des allures de somnambulisme, car il se transforme en un voyage spirituel entre les paysages montagneux d’une beauté à couper le souffle du sud-est de l’Anatolie et l’au-delà.
Avant son décès, Musa a donné sa parole à sa femme qu’après sa mort, il la ramènerait chez elle, depuis la Turquie, et l’y enterrerait. Comme personne ne peut s’occuper de leur petite-fille de 12 ans, celle-ci doit venir aussi. C’est ainsi qu’ils voyagent ensemble avec un cercueil sur roues. Ce groupe improbable de voyageurs tente de faire le voyage en auto-stop, ce qui s’avère presque impossible. Malgré tous les obstacles, Musa reste toujours calme et pensif, et le voyage prend bientôt des allures de méditation. Bekir Bülbül évoque avec une urgence contenue le désir de nombreux réfugiés d’être enterrés dans leur pays d’origine. Ils errent comme deux petites fourmis dans le panorama montagneux apparemment impénétrable du sud-est de l’Anatolie où, ayant inévitablement perdu le chemin, il n’y a pas d’autre option que de se tourner vers l’imagination pour poursuivre le voyage.