« La poule et son cumin », un roman qui pointe les anachronismes de la société marocaine

A 30 ans, Zineb Mekouar signe son premier roman. Intitulé « La poule et son cumin », le livre, édité chez Lattes, sort ce 9 mars à Paris. Installée depuis 2009 à Paris, l’auteure, diplômée à Sciences-Po Paris et à HEC, a débuté sa carrière dans le conseil et la stratégie et a été responsable des affaires publiques dans un incubateur de start-up. De 280 pages, l’ouvrage adopte un style léger mais le ton est cru mais. Il rappelle en les pointant les disparités culturelles, la fracture sociale et autres clivages sociétaux du Maroc moderne.

La jeune romancière née à Casablanca il y a 30 ans et vivant à Paris depuis l’âge de 11 ans met à contribution sa proximité avec la question du genre et l’occasion de la Journée mondiale de la Femme, pour nous raconter deux destins de deux jeunes femmes qui se sont côtoyées de très près mais qui ont été séparées naturellement par des trajectoires opposées au fil des ans… « Deux destins, deux Maroc », c’est la trame du roman de Zineb Mekouar. Elle narre une amitié très forte entre Kenza et Fatiha, la fille de la nourrice. « Les deux enfants finissaient toujours par s’endormir main dans la main, l’une s’approchant trop près du rebord du matelas, l’autre le nez écrasé sur le pied du lit. Elles restaient ainsi sur une bonne partie de la nuit – les doigts entremêlés ».

Une image éphémère car les pesanteurs de la société marocaine ne tardera pas les rattraper… Elles se séparent un temps, chacune de son côté La romancière met en scène les retrouvailles des deux filles, en 2011. La narration traduit met en exergue un choc des cultures et rappelle en filigrane que l’avortement est interdit au pays, contrairement à ailleurs où l’amour hors mariage n’est pas considéré comme un crime…

Elle met en lumière le croisement des deux destins opposés et deux héroïnes qui évoquent soit la soumission soit la transgression.

« Cette fiction s’inspire de tout ce que j’ai observé au Maroc. J’ai grandi à Casablanca jusqu’à l’âge de 18 ans. Enfant, j’étais souvent scandalisé par la pauvreté et la précarité dans lesquelles vivaient d’autres enfants », explique l’auteure. Et d’ajouter : « J’ai voulu illustrer les différents Maroc dans lesquels on peut vivre, des Maroc très différents, et ce, d’un point de vue féminin, dessiner les difficultés que rencontrent les femmes dans la société marocaine. »

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