L’éditeur « La Croisée des Chemins » a annoncé, mercredi 20 janvier, la parution de « Sijilmassa et son destin saharien. La dernière cité aux portes du désert », version en langue française de l’importante recherche des auteurs américains Ronald Messier et James Miller. L’ouvrage originel, traduit dans la langue de Molière par Rita Stirn, a obtenu le prix « L. Carl Brown AIMS Book Prize in North African Studies », en 2016, pour son approche intellectuelle innovante dans le cadre des études d’Afrique du Nord. Le travail de recherche signé Miller et Messier retrace la légende de Sijilmassa, une importante ville fondée en 757 après J.-C., qui joua dès le VIIIe siècle un rôle important dans le commerce transsaharien. Appuyé par la tradition orale et des légendes ainsi que des preuves philologiques, historiques, géographiques et archéologiques, cet ouvrage exceptionnel est un voyage dans le temps et dans l’espace.
Les deux coauteurs ont passé trente-cinq ans à travailler sur Sijilmassa et d’autres missions de recherches, y compris à Aghmat. M. Messier, professeur émérite à Middle Tennessee State University, a dirigé, de 1987 à 1998, des fouilles sur le site où la cité perdue aurait existé, tandis que M. Miller, aussi professeur émérite de Clemson University en Caroline du Sud, a été directeur de la commission Fulbright au Maroc. Située aux portes du Sahara, Sijilmassa est la légendaire cité de l’or, la plaque tournante du commerce de l’or entre l’ancien Ghana et le monde méditerranéen. Ses caravanes transportaient les richesses de l’Afrique pour un vaste commerce transsaharien. Elle a connu une succession d’empires, devenant ainsi la dernière cité aux portes du désert. Sijilmassa (située à proximité immédiate de l’emplacement actuel de la ville de Rissani, au sud d’Errachidia, à 40 km au nord des célèbres dunes de Merzouga) a connu une succession d’empires, devenant ainsi la dernière cité aux portes du désert. Sa grandeur millénaire et sa résonance avec les temps forts de l’histoire du Maroc ont été marquées par des vagues de guerres, de renouveau et d’abandon.
Aujourd’hui, seules quelques ruines modestes subsistent de la cité. À la fin du IXe siècle, Al-Yaqubi, un des premiers écrivains arabes à mentionner son nom. Ce géographe arabe en dit : « Autour de la ville (Sijilmassa), il existe des gisements d’or et d’argent. On y trouve de l’or aussi facilement que des plantes, mais le vent l’emporte en poussière». Au milieu du Xe siècle, al-Masudi écrivit à son tour: « Tout cet or que les marchands se procurent est frappé en pièces de monnaie dans la ville de Sijilmassa ».