Le dessin de presse en deuil : Le doyen des caricaturistes tire sa révérence

Feu Mustapha Anflous.

Mustapha Anflous s’est éteint le 31 août 2025 à Skhirat, sa ville natale, à l’âge de 69 ans, une triste nouvelle qui a ébranlé les dessinateurs de presse. Figure majeure du dessin satirique au Maroc, il a su par son talent élevé la caricature au rang d’engagement permanent. Dès la fin des années 70, il se lance, encouragé par son fondateur Mohamed Filali, dans l’aventure du dessin de presse avec le journal Akhbar Al-Souq. Cette première publication qui a fait long feu lui permit de travailler sa vocation de dessinateur qui illustre l’actualité en posant son crayon vif et incisif sur ceux qui la font dans différents médias écrits où il a déployé son art avec une liberté de ton qui le distingue. Ce doyen de la caricature, hanté par la recherche constante de l’idée juste, a toujours assumé un rôle de miroir critique de la société. Son coup de crayon, vif et parfois mordant, traduisait une préoccupation profonde pour les maux du pays et les contradictions de son époque. Le talent du doyen des caricaturistes marocain fut salué en 2021 lors de la quatrième édition du Festival international de la caricature en Afrique, organisé à Agadir en collaboration avec l’association Atlas par Le Canard Libéré, qui lui rendit un vibrant hommage de son vivant. Une distinction qu’il accueillit avec la modestie qui le caractérisait. Mustapha Anflous laisse derrière lui un héritage graphique et une école de dessin : celle d’un art qui, sous la légèreté du trait, porte une conscience aiguë du débat public. Sa disparition est une perte pour la profession mais son œuvre demeure, continuant de faire sourire, réfléchir et interroger.

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