L’Académie Goncourt a dévoilé la liste des huit romans retenus sur les seize en lice au départ pour le prestigieux prix Goncourt. Le dernier roman d’Abdellah Taïa, «Le bastion des larmes», fait partie du lot lls étaient seize au départ, ils ne sont plus que huit à l’arrivée. La deuxième sélection de l’Académie Goncourt a été dévoilée le 1er octobre. Quatre romans restent en compétition le 22 octobre, avant l’annonce du gagnant du Prix le 4 novembre. Parmi les huit finalistes retenus, l’écrivain marocain Abdellah Taïa et son roman Le bastion des larmes, aux éditions Julliard. Dans ce roman, Youssef, un professeur marocain exilé en France depuis un quart de siècle, raconte son retour à Salé, sa ville natale, à la demande de ses sœurs, pour liquider l’héritage familial. En lui, c’est tout un passé qui ressurgit, où se mêlent inextricablement souffrances et bonheur de vivre. À travers lui, les voix du passé résonnent et l’interpellent, dont celle de Najib, son ami et amant de jeunesse au destin tragique, happé par le trafic de drogue et la corruption d’un colonel de l’armée du roi Hassan II. À mesure que Youssef s’enfonce dans les ruelles de la ville actuelle, un monde perdu reprend forme, guetté par la misère et la violence, où la différence, sexuelle, sociale, se paie au prix fort. Frontière ultime de ce roman splendide, le Bastion des Larmes, nom donné aux remparts de la vieille ville, à l’ombre desquels Youssef a jadis fait une promesse à Najib. « Notre passé… notre grande fiction», médite Youssef, tandis qu’il s’apprête à entrer pleinement dans son héritage, celui d’une enfance terrible, d’un amour absolu, aussi, pour ses sœurs magnifiques et sa mère disparue.
