Le «Triangle de la tristesse» Palme d’or de Cannes 2022

Le réalisateur Ruben Östlund pose à côté de Vincent Lindon, président du jury du 75e Festival de Cannes

«Triangle of Sadness» (Le Triangle de la tristesse), un film du réalisateur suédois Ruben Östlund, a remporté samedi la Palme d’or du meilleur film au Festival de Cannes, a annoncé le festival. « Lorsque nous avons commencé à faire ce film, je pense que nous n’avions qu’un seul objectif – essayer vraiment, vraiment, de faire un film passionnant pour le public et apporter un contenu qui pousse à la réflexion », a déclaré Östlund. « Nous voulions les divertir, nous voulions qu’ils se posent des questions, nous voulions qu’après la projection, ils sortent et aient quelque chose à dire », a-t-il ajouté.

Explorant les notions de beauté et de privilège, le film envoie deux mannequins sur une croisière de luxe – pour les laisser échouer sur une île déserte avec une poignée d’employés et d’invités milliardaires. La préposée aux toilettes s’avère avoir les meilleures compétences de survie et les structures sociales sont bouleversées.

« Le truc avec Östlund, c’est qu’il vous fait rire, mais il vous fait aussi réfléchir », a déclaré Variety dans sa critique du film. « Quelle que soit la sphère à laquelle il s’attaque, on est amené à voir le monde différemment ».

Östlund a remporté la Palme d’or en 2017 pour son film « The Square », une satire sur un prestigieux conservateur d’art. Le festival a décerné le Grand Prix à deux films: « Close », un film du réalisateur belge Lukas Dhont sur l’amitié et la masculinité, et « Stars at Noon », qui se déroulent dans le Nicaragua d’aujourd’hui, de la réalisatrice française Claire Denis. Le prix du jury a également été attribué à deux films, « Les Huit Montagnes » des réalisateurs belges Felix Van Groeningen et Charlotte Vandermeersch et « EO », du réalisateur polonais Jerzy Skolimowski, qui est raconté à travers les yeux d’un âne.

« Merci, mes ânes », a déclaré Skolimowski, dans son discours de remerciement. La star sud-coréenne Song Kang-ho a reçu le prix du meilleur acteur pour son rôle dans « Broker », tandis que le réalisateur sud-coréen Park Chan-wook a remporté le prix du meilleur réalisateur pour son thriller romantique « Decision to Leave ».

L’Iranienne Zar Amir Ebrahimi, qui a remporté le prix de la meilleure actrice pour son rôle de journaliste traquant un tueur en série dans « Holy Spider », était visiblement très émue. « Peut-être que le fait que je sois ici ce soir n’est qu’un message, surtout pour les femmes, les Iraniennes», a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse juste après la cérémonie, lorsqu’elle a été interrogée sur l’apparente vague de soutien dont elle a fait l’objet sur les médias sociaux, qu’elle a dit ne pas avoir vue.

L’actrice française Carole Bouquet a annoncé un prix surprise pour le 75e anniversaire du festival. Il a été attribué aux frères réalisateurs belges Jean-Pierre Dardenne et Luc Dardenne pour « Tori et Lokita ». Pour son 75e anniversaire, le festival a repris son calendrier traditionnel en mai, après deux années de perturbations dues à une pandémie, et a marqué le retour des fêtes et des baisers – deux activités qui n’étaient pas autorisées l’an dernier en raison des protocoles stricts du COVID.

« Le Bleu du Caftan » remporte le Prix de la Critique Internationale

Nouvelle consécration pour le cinéma marocain à l’international ! Le film de la réalisatrice marocaine Maryam Touzani, « Le Bleu du Caftan » a remporté le Prix de la Critique Internationale décerné par la Fédération Internationale de la Presse Cinématographique (FIPRESCI) du Festival de Cannes 2022. C’est la première fois que le Maroc remporte cette récompense internationale.

Projeté jeudi dernier en avant première mondiale à Cannes, dans la sélection officielle « Un Certain Regard », avec 18 autres films du monde entier, « Le Bleu du Caftan » a reçu un très bel accueil après projection, beaucoup d’émotion dans les yeux des spectateurs et une standing ovation de plus de 15 minutes.

Produit par Nabil Ayouch et coproduit par Amine Benjelloun, « Le Bleu du Caftan » est un long-métrage poignant, qui parle de transmission, de tradition et d’amour, au sens le plus large du terme.

Traduire / Translate