L’Italie abolit la censure dans le cinéma

La décision d’abolir la censure dans le cinéma vient d’être prise par le gouvernement italien, qui a annoncé la mise en place d’une Commission ad-hoc de classification des œuvres cinématographiques. «La censure cinématographique a été abolie », a annoncé le ministre italien de la culture Dario Franceschini, dans un communiqué daté de la soirée du lundi 5 avril. « Le système de contrôles et d’interventions qui permettait encore à l’État d’intervenir dans la liberté des artistes a définitivement pris fin. » a-t-il ajouté. En conséquence, il ne sera désormais plus possible à l’Etat de bloquer la sortie d’un nouveau film ou d’exiger des montages pour des raisons morales ou religieuses. Dans le cadre de la Commission de classification des œuvres cinématographiques, les cinéastes classeront leurs propres films en fonction de l’âge du public.

Leurs décisions seront vérifiées par une nouvelle commission composée de 49 membres choisis dans l’industrie cinématographique, mais qui seront des experts en éducation et en droits des animaux. Mise en place en 1914, près de 20 ans après l’apparition des premières salles de cinéma,  la censure a donné à certains films le statut de véritables martyres du cinéma, comme par exemple Le « Salò » ou les 120 Journées de Sodome de Pasolini. Sorti en 1975, le long-métrage fait scandale et il est immédiatement censuré dans de nombreux pays, comme au final quasiment tous ses autres films. Le « Salò » de Pasolini reste un film qui continue, aujourd’hui encore, à choquer ceux qui le découvrent. En 2007, il a par exemple été interdit à Zurich.

Autres exemples, Cannibal Holocaust du cinéaste italien Ruggero Deodato, ou encore Rocco et ses frères (1960) de Luchino Visconti et Le Dernier Tango à Paris, film franco-italien de Bernardo Bertolucci, sorti en 1972, qui a choqué avec des scènes osées de Maria Schneider et Marlon Brando. Plus récemment, la comédie du duo Daniele Cipri et Franco Maresco, Totò che visse due volte (Toto who lived twice), avait suscité l’indignation générale au Vatican et, bien que le film ait été soutenu par de l’argent public, il fut censuré quelques jours après sa sortie, en 1998. Des centaines de films ont été censurés en Italie au cours du siècle dernier, principalement pour des raisons politiques, morales et religieuses.

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