Mahi Binebine obtient le Prix Méditerranée 2020 pour son dernier roman « Rue du pardon » paru aux éditions Stock, ont annoncé lundi dernier les organisateurs.
L’écrivain et artiste-peintre était en lice pour le 35ème prix Méditerranée aux côtés de Sylvain Coher avec son roman « Vaincre à Rome », paru aux éditions «Actes Sud » et Yasmine Khlat avec son roman « Égypte 51 » paru aux éditions Elyzad. En plus du prix principal décerné à Mahi Binebine, le prix Méditerranée « étranger » est revenu à l’écrivain italien Giosuè Calaciura pour son roman Borgo Vecchio. Le prix sera remis à l’auteur marocain le 3 octobre au cours d’une grande cérémonie à Perpignan (Sud de la France), ont précisé les organisateurs. Roman vif, sensuel, chaleureux et pétri d’humanité, Rue du pardon, paru l’an dernier, est une ode au féminisme des Marocaines à travers le portrait de Hayat, enfant mal-aimée d’un quartier pauvre de Marrakech, qui découvrira les chemins de la liberté par la danse et le chant des «chikhates», ces femmes souvent victimes de préjugés à cause de leurs mœurs libres.
Pour rappel, Mahi Binebine avait infructueusement tenté sa chance avec son autre roman « Le fou du roi » pour décrocher Le Renaudot, le prestigieux prix littéraire français, édition 2017. Tentative renouvelée en 2019 avec « Rue du pardon », mais également ratée. Natif de la cité ocre, Binebine place l’histoire de son dernier roman en date « « Rue du pardon » dans la capitale des almoravides. C’est dans une petite rue très modeste de Marrakech que grandit en effet, Hayat (« la vie » en arabe), la narratrice de ce roman paru le 9 mai courant chez Stock. « Le quartier est pauvre, seule la méchanceté prospère. Ainsi, Hayat qui est née blonde suscite les ricanements de tous et fiche la honte à sa mère. Une jungle sordide l’entoure, avec un père au visage satanique et des voisines qui persiflent comme des serpents. » Rue du pardon nous fait découvrir le quotidien de ces geishas marocaines maudites mais craintes et respectées, que sont les chikhates. Le roman est un hymne à la féminité libertine (Voir le Canard N°564).