La 82ᵉ Mostra de Venise s’est achevée sur une immense onde d’émotion. La Voix de Hind Rajab, le nouveau film de la réalisatrice tunisienne Kaouther Ben Hania, a décroché le Lion d’argent, Grand Prix du jury, consacrant une œuvre qui transcende le cinéma pour devenir manifeste.
Inspiré d’un drame réel, le film raconte les dernières heures de la petite Hind, six ans, bloquée dans une voiture sous le feu des bombardements sionistes à Gaza. À l’autre bout du fil, des secouristes tentent désespérément de la maintenir en vie, le temps d’envoyer une ambulance. Avec une sobriété glaçante, Ben Hania transforme ce huis clos téléphonique en tragédie universelle sur l’innocence assassinée par des criminels inhumains qui tuent des civils, grands et petits, en toute impunité.
Avant même ce triomphe, La Voix de Hind Rajab avait déjà fait une moisson de distinctions : du Lionceau d’or au prix de l’UNICEF, le Prix ARCA Cinéma Jeunes et celui du Conseil international du cinéma de l’Unesco. Une réussite qui confirme en touchant le cœur des hommes dont les sanguinaires ne font pas partie la force d’un récit à la fois intime et politique.
Le soir de la projection, une ovation de vingt-quatre minutes a salué ce cri venu de Gaza, rappelant que le cinéma peut, parfois, porter la douleur d’un peuple et la transformer en mémoire universelle. Prochaine étape : la course aux Oscars 2026, où la Tunisie a déjà désigné ce film comme son ambassadeur..
