« Plaidoyer pour les Arabes », nouvel ouvrage de Fouad Laroui

L’écrivain marocain Fouad Laroui vivant aux Pays-Bas vient de publier un ouvrage de 304 pages avec le style incisif et l’humour corrosif habituels. Il s’agit d’un essai écrit « parce qu’il y a de quoi être excédé quand on est pris entre deux feux, tous les jours, depuis des décennies : d’un côté le racisme, l’ignorance et ceux qui confondent ‘Arabe’ et ‘islamiste’ ; de l’autre, certains Arabes, qui leur facilitent la tâche, par leur esprit borné ou leur fanatisme religieux », peut-on lire dans l’avant-propos de cet opus paru chez Mialet-Barrault Editeurs. Selon Laroui, « la partie n’est pas simple et les coups pleuvent des deux côtés, pour celui qui est pris, à son corps défendant, dans les feux croisés».

Le timing choisi pour sortir ce livre (en librairie depuis le 5 mai 2021) n’est pas fortuit. Le professeur universitaire à la Faculté des Sciences humaines à l’Université d’Amsterdam, explique que c’est « parce qu’il y a un mouvement, plutôt un frémissement, en Europe – en particulier en France et en Espagne – en faveur de la prise en compte des Arabes et de leur langue dans l’enseignement ». Mais cette parution ne passe pas colle une lettre à la poste. Loin s’en faut si l’on croit l’écrivain prolifique qui relève qu’il est « inutile d’ajouter que ce genre d’initiatives est combattu avec vigueur par tous ceux pour qui ‘ces gens-là, monsieur’, n’ont rien à voir avec nous, ils ne sont pas ‘de notre monde’, littéralement ».

Et de poursuivre que son « Plaidoyer pour les Arabes » vise trois objectifs : « dénoncer le rejet et la détestation auxquels ils sont en butte quotidiennement, en montrant l’ignorance et la mauvaise foi qui les motivent ; esquisser la voie d’une renaissance des Arabes par le rejet de la bigoterie et l’ouverture aux sciences ; enfin, et c’est le plus important, plaider pour l’intégration des Arabes dans l’Histoire universelle – telle qu’on la raconte aujourd’hui en Occident ». « Cette intégration, la simple honnêteté intellectuelle la demande, le bon sens l’exige », ajoute Laroui, notant qu’ « il n’y a que des bénéfices, pour tout le monde, à opérer une telle révolution culturelle ».

Né à Oujda en 1958, Fouad Laroui a, après des études au Lycée Lyautey à Casablanca, poursuivi sa formation à l’École Nationale des Ponts et Chaussées en France pour obtenir un diplôme d’ingénieur. Après avoir exercé dans une usine de phosphates à Khouribga, il retourne en France et obtient un doctorat en sciences économiques. Il se rend ensuite au Royaume-Uni, où il passe quelques années à Cambridge et à York. Depuis 2006, il enseigne l’économétrie puis les sciences de l’environnement à l’Université d’Amsterdam. En décembre 2019, SM le Roi Mohammed VI l’avait désigné membre de la Commission Spéciale pour le Modèle de Développement.

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