Jean Zaganiaris signe un nouveau livre où Madame Bovary, le personnage principal du roman réaliste Gustave Flaubert, se réincarne en un autre personnage également : Adam Bofary.
Dans cette fiction le sociologue français d’origine grecque, vivant au Maroc, dit s’être amusé à entreprendre la même démarche avec d’autres personnages du célèbre roman de Flaubert. C’est le cas de Léon qui devient Leïla, Rodolphe qui devient Rania, l’apothicaire Homais qui devient Halim, un dealer de rue, et l’abbé Bournisien qui devient Boujmal, une sorte de responsable communication d’une clinique privée où Shahrazade, épouse d’Adam, est chirurgienne.
Le projet d’une telle adaptation pour ou réincarnation est née dans un train de Marrakech.
« L’idée de départ m’a amusé. Comment se comporterait Madame Bovary si elle réapparaissait aujourd’hui ? Quels seraient ses nouveaux rêves d’ascension sociale ? Où chercherait-elle la passion, l’ivresse et la félicité ? Ferait-elle subir à son conjoint les mêmes déboires ? Quelle serait la nature des relations entretenues avec ses amants?
Connaîtrait-elle le même destin tragique ? En relisant le roman de Flaubert, durant le trajet entrain qui m’emmenait à Marrakech, une ultime question m’est venue à l’esprit: est-ce que la vie de Madame Bovary serait la même si elle se réincarnait en homme ? Le lendemain, dans ma chambre d’hôtel, j’ai griffonné quelques idées dans un cahier… »
« C’est ainsi qu’est né Adam Bofary, explique l’auteur Zaganiaris qui donne les raisons l’ayant amené à écrire ce nouveau livre qui est le deuxième tome d’une trilogie de l’auteur dont le premier est « Un cœur marocain » publié chez Marsam, en 2018 et sélectionné pour le prix Grand Atlas 2019.
« J’ai voulu parler d’un homme âgé d’une cinquantaine d’années qui cherche du travail, vivant avec une femme qui le rabaisse et qui se demande si la vie vaut la peine d’être vécue », précise l’écrivain qui compare le protagoniste de son roman à un boxeur envoyé au tapis après avoir encaisse un uppercut. « Il se demande s’il va se relever et reprendre le combat ou rester au sol et attendre que l’arbitre compte jusqu’à 10. Même s’il essaie de se relever, il n’arrivera pas à reprendre la garde sur le ring», explicite-t-il. L’auteur voit de cette façon Emma Bovary, le personnage créé par Flaubert dont il s’est inspiré pour écrire son roman paru en 2020 aux Éditions Onze.