Salon du livre :  Le caricaturiste du Canard Libéré salué à Bucarest

Hassan Abou Ayoub entouré des deux caricaturistes, M.M Naji et Radu.

Le Salon International du Livre de Bucarest ( 3-7 décembre 2025) a connu un moment fort de diplomatie culturelle : le lancement du troisième ouvrage du caricaturiste marocain Naji Benaji, alias Boudali, du Canard Libéré. En présence de l’ambassadeur du Maroc en Roumanie, Hassan Abou Ayoub, cette cérémonie a été l’occasion de mettre en lumière non seulement le parcours de l’artiste, mais aussi l’engagement du Maroc en faveur de la liberté d’expression, notamment dans le monde arabe.

Hommage international à la satire marocaine

C’est dans ce cadre prestigieux que Naji Benaji a dévoilé sa nouvelle publication, confirmant une carrière marquée par une vision artistique affûtée et une liberté de ton assumée. Le lancement, soutenu par les éditions Eikon, a réuni plusieurs figures de la scène culturelle roumaine, dont Radu, artiste de renommée internationale et co-créateur du livre. L’événement a aussi été salué comme un symbole de l’ouverture culturelle du Maroc et de son rôle de précurseur dans l’univers de la caricature libre, bien au-delà de ses frontières. Un nouveau trait d’union entre art, diplomatie et engagement. Des extraits du nouveau livre de Naji Benaji étaient exposés tout au long du Salon, ce qui a permis aux visiteurs de plonger dans l’univers graphique mordant de l’artiste marocain. Ce troisième opus vient confirmer la stature internationale de Benaji, déjà auteur de deux ouvrages documentaires publiés en Tunisie, et devenu l’une des voix les plus affûtées du dessin de presse dans l’espace arabe.

Moment fort de l’événement, le discours de Hassan Abou Ayoub. Saluant l’ensemble des partenaires du projet, l’auteur, l’artiste Radu et les éditions Eikon, il a replacé la caricature marocaine dans son contexte historique, rappelant qu’elle fut un instrument de résistance bien avant l’indépendance. Face au public roumain, le diplomate a souligné la singularité marocaine dans un monde arabe souvent réticent à l’humour graphique : «Au Maroc, la liberté d’expression est une réalité tangible. Nous sommes perçus comme des pionniers. », a-t-il souligné. Un hommage appuyé à une tradition satirique bien vivante, incarnée aujourd’hui par Naji Benaji, dont le trait libre continue de voyager au-delà des frontières. Dans son allocution, Hassan Abou Ayoub a salué la venue de Naji Benaji à Bucarest comme l’expression d’une culture marocaine vivante et libre, rendant également hommage à d’autres grands noms de la caricature nationale, dont feu Mohamed Filali et Khaled Gueddar, connu pour son audace créative. Le diplomate a également souligné le rôle moteur du Festival international de la caricature en Afrique (FICA), présidé par Abdellah Chankou, comme preuve de l’ancrage profond du Maroc dans cette discipline artistique. Cet événement, unique sur le continent, incarne l’ambition marocaine de faire rayonner l’humour graphique au-delà des frontières.

En conclusion, M. Abou Ayoub a rappelé que si la caricature amuse, elle interpelle surtout. Elle est un exercice de liberté et d’engagement. Grâce au soutien indéfectible des « amis de la caricature », le Maroc s’impose aujourd’hui comme l’un des bastions du dessin de presse libre dans le monde arabe, entre tradition critique et modernité graphique.

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