Cible d’une vive contestation aussi bien de la majorité que de l’opposition, la maire RNI de Rabat, Asmaa Rhlalou, a remis sa lettre de démission, mercredi 28 février 2024, moins de trente mois après son élection en septembre 2021. Une page communale chaotique est tournée avec l’élection le lundi 25 mars à sa place de Fatiha El Moudni, issue du même parti qu’elle, qui occupait jusque-là le poste de secrétaire du conseil communal.
Les désaccords entre l’ancienne maire et les quelque quatre-vingts conseillers municipaux de la ville s’accumulent depuis plus de deux ans. Plus largement, les élus reprochent à Mme Rhlalou une gouvernance « sans concertation » et des prises de décision « unilatérales ». Fait rare, ses rapports avec le wali étaient jugés tendus. La grogne fut telle qu’elle gagna jusqu’aux rangs de la majorité au conseil communal, conduisant à une situation de blocage inédite.
Le 20 février, la mairie de Rabat fait encore l’actualité, rubrique fait divers! Un groupe de conseillers de la majorité (RNI, Istiqlal et PAM) venus déposer au bureau d’ordre de la commune une demande en vue de la tenue d’une session extraordinaire signée par 65 membres, ont été victimes d’actes de violence physiques et d’intimidation perpétrés par des élus proches de la maire frondeuse.
Imperturbable, Asmaa Rhlalou persiste et signe, multipliant les provocations, les cas de népotisme et de mauvaise gestion. Les décisions cavalières comme cette décision unilatérale de virement de 10 millions de DH du budget communal sur le Fonds spécial pour la gestion des effets du séisme d’Al Haouz. Sans concertation aucune avec les membres du conseil de la ville.